Des organisations étudiantes, communautaires et syndicales promettent de concert d'intensifier la démarche contre les plans d'austérité du gouvernement provincial et appellent la population à participer à une autre grande manifestation, dans les rues de Montréal et Québec le 29 novembre.

La grande marche qui a rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Montréal, vendredi dernier, connaîtra donc un autre chapitre, et ce pourrait ne pas être le dernier. Jacques Létourneau, président de la Centrale syndicale nationale (CSN), a d'ailleurs martelé que les groupes allaient «poursuivre et intensifier» le mouvement de protestation.

Il ne pouvait préciser quelles actions allaient être entreprises, au-delà de la manifestation du 29 novembre, ne connaissant pas les plans du gouvernement Couillard, mais il assure que la marche ne sera pas la dernière.

M. Létourneau a rapporté qu'au niveau local et régional, des groupes et syndicats sont «déjà en action sur le terrain contre les effets des compressions budgétaires».

«On va inciter les travailleurs et travailleuses à continuer ces mobilisations-là. C'est clair que la manifestation du 29, ce n'est pas la dernière, au contraire, il risque d'y en avoir d'autres.»

«M. Couillard et M. Leitao nous ont dit: »le budget de 2015-2016 va faire encore plus mal que celui-ci «. La réaction va s'organiser en conséquence», a-t-il ajouté.

Les dix groupes qui forment le mouvement «Refusons l'austérité» ont financé un site Internet, refusonslausterite.org, qui présentera dès le début de la semaine des nouvelles sur la cause et des capsules vidéo de personnalité connues s'exprimant sur le mouvement. Dimanche, lors d'une conférence de presse, les journalistes ont pu visionner une capsule de l'écrivain Yves Beauchemin.

Pour Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, les politiques d'austérité qui devraient se mettre en place au Québec dans les prochaines semaines feront «des ravages» sur la population vivant sous le seuil de la pauvreté, qui se chiffre autour d'un million, a-t-il rappelé. Il craint que les coupes dans les programmes sociaux ne fassent qu'aggraver les inégalités sociales.

«On a les moyens de financier nos services sociaux et publics. Ce n'est pas un problème financier, c'est un problème de volonté politique», a-t-il soutenu.

M. Petitclerc avait pour l'occasion ressorti son carré rouge, remis au goût du jour en 2012 par les représentants des associations étudiantes, qui se sont également prononcées contre l'austérité, plus précisément contre les coupes budgétaires dans l'éducation, dimanche.

Le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Jonathan Bouchard, a déploré «la soumission de l'ensemble des ministères au bon vouloir idéologique du Conseil du trésor».

En éducation, on a imposé des coupes budgétaires de 172 millions $ dans les universités et de 90 millions $ sur les quatre dernières années dans le réseau collégial. Le projet de loi 15 sur la gestion et le contrôle des effectifs des ministères et organismes publics, qui comprend le gel des embauches dans la fonction publique.

«L'adoption de ce projet de loi-là, c'est le début de la fin pour l'université du Québec qu'on connaît aujourd'hui», a-t-il affirmé.

Le gouvernement a aussi fait des coupes en éducation primaire et secondaire dans l'aide aux devoirs, l'achat de livres et l'aide alimentaire. Les commissions scolaires, les garderies et les congés parentaux sont aussi dans la ligne de mire du gouvernement.

Vendredi, une grande manifestation déguisée sous le thème «L'austérité: une histoire d'horreur» a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Les organisateurs n'ayant pas fourni l'itinéraire aux autorités, la marche a rapidement été déclarée illégale.