Trop de détenus sont libérés avant d'être préparés adéquatement à leur retour au sein de la collectivité, a indiqué l'enquêteur correctionnel du Canada, Howard Sapers, dans son rapport annuel 2013-2014 rendu public mercredi.

Selon lui, de plus en plus de délinquants restent longtemps dans des pénitenciers à sécurité élevée, où l'accès aux programmes de réintégration est limité. La majorité d'entre eux retournent maintenant dans la collectivité dans le cadre d'une libération d'office aux deux tiers de la peine plutôt que dans le cadre d'une libération conditionnelle, ce qui signifie qu'ils ont droit à une supervision limitée - lorsqu'il y en a une.

M. Sapers soutient que la remise en liberté graduelle et structurée est moins coûteuse et plus fructueuse que les libérations directes sans période de supervision ou assorties d'une période de supervision limitée. Il ajoute qu'il n'est dans l'intérêt de personne de voir des délinquants retourner dans la collectivité en étant aigris par leur expérience d'incarcération sans avoir pu profiter de possibilités de changement positif.

Il recommande notamment que les centres correctionnels communautaires - où résident les délinquants en permission de sortie sans escorte, en semi-liberté ou en liberté conditionnelle totale - «disposent tous des ressources nécessaires, dont des infirmiers, des travailleurs sociaux et des psychologues, pour assurer aux délinquants l'accès à des services et à des soins adaptés à leurs besoins».