Une femme d'Edmonton milite pour l'interdiction au Canada de toute discrimination à l'embauche basée sur les tatouages, les perçages ou les cheveux aux couleurs vives.

Kendra Behringer a recueilli jusqu'ici près de 1200 signatures sur sa pétition en ligne, avec un objectif d'au moins 3000 noms.

Elle estime qu'on devrait ajouter l'apparence physique à la liste des motifs illégaux de discrimination retenus par les lois, comme l'origine ethnique, la religion, l'âge, le genre ou l'état matrimonial, et plus récemment l'orientation sexuelle.

Elle voudrait ainsi que les «modifications corporelles» soient ajoutées à cette liste, à moins que la santé ou la sécurité ne soit en jeu, car contrairement aux vêtements, ces attributs ne peuvent être retirés avant d'aller travailler.

Mme Behringer, âgée de 24 ans, porte plusieurs perçages apparents, dont deux anneaux aux sourcils, deux autres au nez, trois aux lèvres et un à la langue. Elle travaille actuellement dans une boutique où il n'existe aucune politique interdisant le perçage ou les tatouages, pourvu qu'ils ne soient pas blasphématoires.

Mais selon elle, la liberté d'expression dans ce pays s'arrête souvent à l'entrevue d'embauche.

Danny Kastner, avocat de Toronto spécialisé en droit du travail et en droits de la personne, soutient que ces choix esthétiques ne sont pas protégés actuellement par les lois et chartes au Canada, et qu'ils ne sont pas prêts de l'être, car contrairement aux autres motifs de discrimination, ils ne sont pas précédés d'un historique de grave oppression sociale.