L'apparent refus d'Ottawa d'accorder des visas aux plus importants délégués russes et chinois pour un congrès international sur l'astronautique à Toronto a pris de court l'Agence spatiale canadienne, à qui il revenait de formuler des explications.

Les chefs des agences spatiales russes et chinoises brillaient par leur absence à la séance plénière qui ouvrait le congrès, soulevant des interrogations chez les quelques milliers de participants.

Les premières questions ont été posées à l'ancien président de la Fédération internationale d'astronautique, Berndt Feuerbacher, qui animait la séance plénière à laquelle participaient les dirigeants des agences spatiales.

Les délégués russes et chinois devaient être présents, a-t-il dit. Ils l'ont été par le passé et le seront à l'avenir. Leur absence malheureuse est attribuable à des problèmes de visa.

Leur absence a été soulevée au milieu de discussions sur l'importance de la coopération internationale dans le domaine de l'exploration spatiale, tel que le symbolise la Station spatiale internationale (SSI).

La Russie joue d'ailleurs un rôle clé sur la SSI, mais elle s'est attirée la colère de plusieurs pays, dont le Canada et les États-Unis, pour son implication dans le conflit civil en Ukraine.

«Comment voulez-vous mener à bien des discussions sur la coopération spatiale internationale sans la participation de représentants de la Russie et de la Chine?», ont demandé des délégués à M. Feuerbacher.

«Ce n'est pas notre intention», a-t-il répondu.

Le président de l'Agence spatiale canadienne, Walter Natynczyk, était lui aussi incapable d'expliquer le pépin. Il n'a été mis au courant du problème de visa que dans les derniers jours.

«Je suis aussi surpris (que vous)», a-t-il laissé tomber en entrevue avec La Presse Canadienne.

La porte-parole de Citoyenneté et Immigration Canada n'a pas voulu dire si «les délégués de certains pays se sont vu ou non refuser des visas», pour des raisons de confidentialité.

L'Institut aéronautique et spatial du Canada est l'hôte de l'événement d'une semaine, qui commençait lundi à Toronto et accueille 3000 participants de quelque 70 pays.