La distraction et la vitesse pourraient avoir contribué à la collision entre un train et un autobus à étage d'Ottawa qui a fait six morts il y a un an.

Bien que l'enquête sur l'accident soit loin d'être terminée, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a déterminé que l'autobus roulait plus rapidement que la limite permise et que le chauffeur regardait peut-être un moniteur vidéo au moment de la tragédie.

Le BST a fait deux recommandations, mercredi, lors d'une conférence de presse sur les progrès de l'enquête.

Lors de l'accident, le 18 septembre 2013, l'autobus d'OCTranspo roulait à 67,7 kilomètres/heure, alors que la limite était de 60 kilomètres/heure. Le BST a donc recommandé à la Ville d'Ottawa de superviser davantage les chauffeurs d'autobus près des passages à niveau, afin de s'assurer qu'ils respectent les limites de vitesse.

Les enquêteurs suggèrent également une révision de l'utilisation des moniteurs vidéo installés à bord des autobus.

L'autobus à étage impliqué dans l'accident contenait plusieurs écrans placés près du chauffeur. L'un de ces écrans était placé à une telle hauteur qu'y jeter un coup d'oeil pouvait distraire suffisamment un chauffeur et l'empêcher de voir la barrière et les lumières clignotantes d'un passage à niveau.

«(Les chauffeurs) ont l'ordre de ne pas fixer les moniteurs, mais même des coups d'oeil de deux secondes ont déjà contribué à des accidents», a expliqué l'enquêteur-chef Robert Johnston.

Le rapport préliminaire de l'enquête révèle par ailleurs que le coroner a déterminé que le chauffeur Dave Woodard n'avait pas de problèmes de santé et qu'aucune trace d'alcool ou de drogue n'a été retrouvée dans son sang. Le système de freinage du véhicule n'était pas défectueux.

La Ville d'Ottawa a déjà réduit de 60 à 50 kilomètres/heure la limite de vitesse près du passage à niveau où a eu lieu la tragédie. Les enquêteurs ont indiqué que les autorités municipales pourraient choisir d'appliquer de nouvelles mesures dans le secteur pour s'assurer que les conducteurs respectent les nouvelles limites.

Le rapport d'enquête final ne sera sans doute pas produit avant plusieurs mois.