Après quelques mois de réflexion, Ghislain Picard a annoncé mercredi qu'il se portait candidat au poste de chef de l'Assemblée des Premières Nations (APN).

M. Picard a occupé les postes de porte-parole, puis de chef intérimaire de l'APN depuis la démission-surprise de l'ancien chef Shawn Atleo, en mai dernier.

«Les candidatures en provenance de l'est du Canada sont plus rares à l'APN, mais je pense que j'ai de bons appuis dans l'ensemble du pays», a-t-il affirmé en entrevue avec La Presse Canadienne.

Ghislain Picard, un Innu de la communauté de Pessamit, près de Baie-Comeau, est chef régional de l'APN pour le Québec et le Labrador depuis 1992.

Il pense avoir acquis l'expérience nécessaire pour relever le défi à l'échelle nationale.

Sans se lancer dans une description détaillée de la plateforme qu'il compte mettre de l'avant pour se faire élire, il a d'ores et déjà précisé que les enjeux sociaux et environnementaux seraient au coeur de ses préoccupations à titre de chef.

«Il y a des communautés où les avis d'ébullition de l'eau sont pratiquement permanents. On a plusieurs dizaines de Walkerton à travers le pays», a-t-il déploré, faisant référence à la ville ontarienne où a éclaté un scandale d'eau contaminée à la bactérie l'E. coli dans les années 2000.

Il faudra aussi travailler à rétablir les canaux de communication avec le gouvernement fédéral, qui ont été mis à mal au cours des dernières années, a insisté M. Picard à l'autre bout du fil.

Le leader autochtone a suggéré que les troupes de Stephen Harper et les siennes n'avaient «de toute évidence» pas la même vision des choses.

«Le gouvernement conservateur a eu huit ans pour faire ses preuves. Si on demandait aux chefs autochtones, je pense qu'ils diraient qu'ils veulent un changement (de gouvernement) aux prochaines élections fédérales», a-t-il laissé tomber.

Shawn Atleo avait annoncé son départ alors que le débat sur le la réforme de l'éducation proposée par le gouvernement Harper faisait rage.

Ghislain Picard avait alors suggéré que M. Atleo était sans doute allé trop loin dans son appui pour la réforme, le projet de loi C-33, et qu'il n'avait ainsi pas eu le choix de partir.

L'élection du nouveau chef aura lieu lors d'une Assemblée spéciale des chefs à Winnipeg, au Manitoba, du 9 au 11 décembre 2014.

Le scrutin se tiendra le 10 décembre.