Le Canada et l'Union européenne (UE) ont conclu leurs négociations sur une entente-clé afin de pousser leurs liens bien au-delà du commerce.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird et la Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, ont fait cette annonce commune lundi, à Ottawa.

Ils s'accordent pour dire que l'«Accord de partenariat stratégique» entre le Canada et l'Union européenne viendra renforcer les liens entre les deux parties, en détaillant leurs valeurs et leurs objectifs communs et représentant un plaidoyer en faveur d'une coopération plus étroite sur plusieurs fronts, notamment en matière de sécurité.

Ils ont avancé qu'il s'agira d'un complément à l'approfondissement des relations économiques intervenu ces dernières années.

La nouvelle entente va consolider la coopération au chapitre de l'énergie, du développement durable et de l'environnement et ouvrira la porte à une collaboration accrue en matière de recherche et d'innovation.

Elle souligne également que les partenaires s'entendent pour faire la promotion de valeurs communes comme la démocratie, les droits humains, la règle de droit, la paix, la sécurité internationale et le multilatéralisme.

Quant à la date tant attendue de la signature finale de l'accord de libre-échange, un «sommet est prévu très bientôt», a déclaré Mme Ashton, sans en dire plus.

L'entente de principe a été conclue en octobre 2013, et les parties sont toujours en train de discuter du langage des clauses, et peu de détails ont été dévoilés.

L'accord doit de plus être traduit en 23 langues en Europe et il doit être ratifié par les différents états européens et les provinces canadiennes.

Crise en Ukraine

M. Baird et Mme Ashton ont, par ailleurs, fait le point sur la situation de l'Ukraine, sur fond de cessez-le-feu précaire.

«Nous espérons que le cessez-le-feu va tenir», a déclaré le ministre Baird.

Mais «avec toute la tromperie de la Russie, nous allons les juger sur leurs actions, pas sur leurs paroles», a-t-il prévenu.

Quant à savoir combien de temps la trêve devrait durer pour rassurer l'Europe, Mme Ashton a répondu que «nous allons évaluer les effets du cessez-le-feu heure par heure.»

Elle a écarté les suggestions selon lesquelles l'UE serait frileuse à l'idée d'imposer d'autres sanctions parce qu'elle serait inquiète de l'impact sur leurs échanges commerciaux.

Selon le ministre Baird, il faut d'abord donner la chance à une solution politique du conflit. Mais puisqu'il se dit sceptique de la bonne foi de la Russie, il n'écarte pas la possibilité d'autres sanctions.

«On veut voir la Russie prendre une route différente, non seulement dans l'Est de l'Ukraine, mais aussi en Crimée», a fait savoir le chef de la diplomatie canadienne.