Le premier ministre Stephen Harper estime que les enquêtes policières, et non une enquête nationale, sont la meilleure façon de traiter et de résoudre les meurtres et les enlèvements de femmes autochtones.

La mort d'une Autochtone de 15 ans, trouvée enveloppée dans un sac et jetée dans la rivière Rouge, au Manitoba, a ravivé les appels en faveur d'une enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées.

Tina Fontaine se trouvait à Winnipeg depuis seulement un mois quand elle a fui son foyer d'accueil. Son corps a été découvert dimanche dans la rivière, et la police considère son décès comme un homicide.

M. Harper, qui était de passage à Whitehorse jeudi dans le cadre de son séjour annuel dans le Grand Nord, a affirmé que la plupart de ces cas étaient pris en charge et résolus par la police.

«Nous ne devons pas y voir un phénomène sociologique, a dit le premier ministre en conférence de presse, jeudi. Nous devons y voir des crimes. Des crimes contre des innocents, et des crimes qui doivent être traités en conséquence.»

Les conservateurs ont rejeté les demandes sur la tenue d'une enquête nationale sur les femmes autochtones tuées ou disparues, disant préférer y réagir autrement, soit avec les programmes de justice autochtones et un registre national de l'ADN des personnes disparues.

En mai, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a publié des statistiques de 1181 cas, qui remontent à 1980. On y apprend que les femmes autochtones ne représentent que 4,3% de la population du Canada, mais qu'elles représentent 16% des homicides où une femme a été tuée et 11,3% des disparitions de femmes.

«Comme le dit la GRC dans sa propre étude, la grande majorité des cas sont traités et résolus par des enquêtes de la police, et nous allons laisser ça entre leurs mains», a déclaré M. Harper.

Photo PC/Service de police de Winnipeg

Tina Fontaine