Pendant des années, les gouvernements fédéral et de l'Ontario étaient conscients que des membres d'une communauté autochtone du nord de l'Ontario souffraient d'un empoisonnement au mercure, mais ont omis de leur fournir une compensation ou des soins de santé adéquats, ont affirmé lundi des représentants autochtones.

La Première Nation de Grassy Narrows a dit avoir obtenu un rapport gouvernemental non dévoilé ayant déterminé «sans équivoque» que des gens dans la localité d'environ 1600 personnes près de Kenora, en Ontario, avaient souffert de troubles neurologiques reliés au mercure - ce qui n'aurait jamais été reconnu par les autorités selon elle.

Lors d'une conférence de presse, lundi, à Toronto, le chef Roger Fobister a affirmé que les gouvernements connaissaient l'existence de ce rapport et de ses conclusions depuis 2009 sans avoir rien fait.

Tout ce temps, le Conseil d'aide aux personnes souffrant d'incapacité due à la pollution au mercure, qui inclut les deux ordres de gouvernement, a «continué d'ignorer les personnes malades de Grassy Narrows», a soutenu M. Fobister.

Le rapport a été commandé par le conseil, qui administre les compensations pour les gens atteints.

Un porte-parole du ministère ontarien des Affaires autochtones a fait valoir que des membres de Grassy Narrows siègent au conseil et que par conséquent, ils auraient examiné le rapport lorsqu'il a été présenté en 2010. Le conseil a aussi tenu une rencontre dans la communauté pour discuter du rapport, a affirmé Scott Cavan.

Les deux gouvernements ont dit continuer à évaluer l'enjeu de la contamination au mercure. Une porte-parole du ministère fédéral des Affaires autochtones a affirmé qu'Ottawa avait contribué plus de 9 millions $ en compensation aux Premières Nations de Grassy Narrow et Wabaseemoong pour des initiatives de développement social et économique.