Des militants des droits des travailleuses du sexe en Colombie-Britannique appellent le gouvernement fédéral à revoir sa réforme prévue des lois encadrant la prostitution, faisant valoir une étude suggérant que l'approche préconisée n'améliore pas vraiment la sécurité de ces femmes.

L'étude, publiée mardi dans le British Medical Journal Open, conclut que l'arrestation par la police de Vancouver des seuls clients et proxénètes ne réduit pas la violence physique et sexuelle subie par les travailleuses du sexe.

L'étude est dévoilée quelques jours avant le dépôt prévu par le gouvernement conservateur des projets de loi devant établir une approche toute canadienne à l'encadrement des services sexuels.

Les auteurs de l'étude soutiennent que les législateurs évitent de se pencher sur les preuves scientifiques, n'écoutent pas ce qu'ont à dire les travailleuses du sexe sur leur propre sécurité, et semblent vouloir répéter les erreurs du passé.

Selon la docteure Kate Shannon, du Centre pour l'excellence en VIH/sida de la Colombie-Britannique, l'étude conclut que la décriminalisation de la prostitution est finalement la meilleure approche pour assurer la sécurité des travailleuses du sexe.

L'étude montre que les travailleuses du sexe à Vancouver ne sont toujours pas en mesure de filtrer les clients ou de négocier avec eux, sont encore contraintes de travailler dans des endroits isolés, et n'arrivent pas à bénéficier de la protection de la police.