Un adulte canadien sur trois a souffert d'une forme quelconque de violences durant son enfance, laisse croire une nouvelle étude, publiée mardi dans le Journal de l'Association médicale canadienne.

L'étude mentionne que ces violences durant l'enfance sont associées à un risque plus élevé de troubles de santé mentale à l'âge adulte.

L'auteure principale de l'étude, Tracie Afifi, de l'Université du Manitoba, a affirmé qu'elle présentait le premier portrait à l'échelle du pays de la fréquence de violences vécues durant l'enfance par les adultes canadiens.

Les auteurs ont examiné les données recueillies auprès de plus de 23 000 adultes ayant pris part à l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada en 2012.

Il a été demandé aux participants s'ils avaient reçu des coups ou avaient fait l'objet d'autres formes d'agression physique ou sexuelle durant l'enfance, ou encore s'ils avaient été exposés à de la violence entre les adultes au domicile familial.

La question «Avez-vous été agressé?» ne leur a pas été adressée, étant donné que les études montrent que certaines personnes ayant été agressées ne perçoivent pas leur expérience en ces termes.

Plutôt, les questions s'attardaient à savoir si les personnes interrogées avaient été frappées au visage ou à la tête, avaient reçu une fessée avec un lourd objet, avaient été poussées, empoignées, renversées ou avaient reçu des projectiles visant à les blesser. Les participants étaient appelés à répondre «oui» seulement si le geste avait été posé au moins à trois reprises.

Une autre question demandait aux participants s'ils avaient été frappés du pied ou des poings, mordus, étranglés, brûlés ou tabassés à au moins une reprise.

Les questions sur les agressions à caractère sexuel étaient élaborées avec l'objectif de déterminer si ces personnes avaient eu des relations sexuelles contre leur gré.

Un adulte sur trois a fait état d'expériences correspondant aux critères d'au moins un genre d'agression, l'agression physique ayant été la plus courante; 26 % des répondants ont dit avoir subi des agressions physiques.

10 % des répondants ont dit avoir subi des agressions sexuelles, tandis que près de 8 % ont dit avoir été témoins de violences entre les adultes au domicile familial.

Les hommes étaient plus nombreux que les femmes à avoir vécu des agressions physiques, soit 31 % contre 21 %. Mais les femmes étaient plus nombreuses à avoir subi des agressions sexuelles, dans une proportion de 14 % par rapport à près de 6 % du côté des hommes.

Les chercheurs ont poussé plus loin leur investigation, examinant si la proportion de problèmes de santé mentale était plus importante chez les adultes qui avaient souffert de violences durant l'enfance.

«Nous avons trouvé des liens solides entre la violence durant l'enfance et la santé mentale», ont écrit les auteurs.

Ce genre d'étude ne peut pas établir la preuve d'un lien de cause à effet; il peut seulement souligner des liens possibles.