Le controversé Rob Ford a organisé une grandiose fête, agrémentée de musique enregistrée et d'un numéro musical en direct jeudi soir, pour lancer sa campagne électorale visant à lui permettre d'entamer un deuxième mandat de quatre ans à la mairie de Toronto.

M. Ford, le premier candidat à s'inscrire, en janvier, a tenu ce rassemblement au Centre des congrès de Toronto du secteur d'Etobicoke, dans l'ouest de la ville, qu'il a représenté à titre de conseiller municipal.

Le maire s'est frayé un chemin vers la scène parmi la foule, le long d'un tapis rouge, accompagné de joueurs de cornemuse et de bénévoles brandissant des pancartes, pendant que des convives prenaient des photos à l'aide de leur téléphone cellulaire.

Rayonnant, le maire de la plus grande ville au Canada a remercié la «Nation Ford», et tout en se disant épaté par l'accueil qu'il venait de recevoir, il a aussi rappelé que l'aventure ne faisait que commencer.

Vers le début de son allocution, M. Ford a parlé de ses problèmes personnels et a remercié les gens qui, a-t-il dit, l'ont contacté pour lui manifester encouragement et soutien.

Le conseil de ville a retiré la majeure partie des pouvoirs de M. Ford après qu'il eut admis avoir fumé du crack.

«Il y a eu des passages cahoteux au cours de la dernière année. J'ai appris comment personne ne peut vivre sa vie sans commettre d'erreurs», a-t-il déclaré.

«Et lorsqu'elles surviennent, on apprend beaucoup sur soi-même. L'humilité, la bonté des gens et l'esprit lié aux deuxièmes chances.»

M. Ford a parlé pendant environ une heure, précisant qu'il ferait campagne en vue du scrutin du 27 octobre sur ses réalisations et en reprenant certaines de ses promesses - sans toutefois dévoiler une plate-forme spécifique.

Le maire s'est décrit comme un représentant du citoyen moyen en lutte contre les groupes élitistes et les groupes d'intérêt.

«Les gens de Toronto savent que je suis exactement comme eux», a-t-il proclamé.

«Les gens de Toronto savent que je les comprends, que je vais les défendre et que je ne reculerai pas lorsque je me battrai pour eux.»

Après son discours, il a de nouveau marché à travers la foule sous les airs de We're Not Gonna Take It, du groupe heavy metal américain Twisted Sister.

Plus tôt en soirée, des centaines de personnes avaient attendu dans l'espoir de serrer la main du maire, qui est arrivé tôt afin de partager quelques moments avec des membres de la «Nation Ford», discutant avec eux et se laissant photographier en leur compagne.

Parmi les personnalités invitées à chauffer la foule se trouvaient son frère et gérant de campagne, Doug Ford, ainsi que l'ancien champion boxeur poids lourd canadien George Chuvalo.

Des convives faisaient la file pour acheter des figurines à tête branlante (bobblehead) de M. Ford, vendues 30$ et 100$, afin de recueillir des fonds pour la prochaine campagne.

George Zambrano est l'un des citoyens qui ne se préoccupent pas de la vie privée de M. Ford.

«Il nous permet d'économiser de l'argent», a déclaré M. Zambrano. Quant aux aveux de consommation de drogue, M. Zambrano a fait remarquer que ça survenait pendant ses journées de congé et qu'il pouvait faire ce qu'il voulait lorsqu'il ne travaille pas.