Plusieurs conservateurs fédéraux sont pressentis pour la future course à la direction du Parti progressiste-conservateur albertain, mais la situation chancelante de la formation provinciale pourrait en rebuter plusieurs.

Dès l'annonce par Alison Redford de sa démission à titre de première ministre, mercredi, la machine à rumeurs s'est emballée dans les rangs conservateurs sur la personne la plus apte à lui succéder.

Beaucoup de liens politiques et personnels sont tissés entre les conservateurs fédéraux et provinciaux.

L'ancien ministre fédéral Jim Prentice compte bon nombre de partisans en Alberta qui aimeraient le voir plonger sur la scène provinciale, bien que son nom soit encore évoqué comme successeur potentiel du premier ministre Stephen Harper.

«Le nom sur toutes les lèvres est Jim Prentice, a dit un organisateur conservateur en Alberta. J'estime qu'il l'emporterait plutôt aisément. De là à savoir s'il est intéressé ou pas est une autre question.»

Un porte-parole de M. Prentice n'a pas répondu à un appel à commenter.

Des sources indiquent que des politiciens fédéraux bien en vue ont déjà été joints afin d'évaluer leur intérêt pour le poste, incluant le président du comité des finances aux Communes, James Rajotte, député d'une circonscription d'Edmonton.

M. Rajotte a affirmé à La Presse Canadienne, jeudi, qu'il est «trop tôt» pour commencer à discuter de la course à la direction, qui n'a pas encore été lancée officiellement. Le vétéran ministre albertain Dave Hancock a été désigné chef intérimaire du parti et premier ministre, et le conseil de direction du parti doit se réunir lundi pour déterminer les modalités de la course à la direction.

L'attention se porte aussi sur des conservatrices de haut rang telles que la ministre de la Santé, Rona Ambrose, et la ministre d'État à la diversification de l'économie de l'Ouest, Michelle Rempel - toutes deux de l'Alberta. Le prochain chef conservateur en Alberta se mesurera à la leader du parti Wildrose Danielle Smith, à la tête de l'Opposition.

«La candidature de Michelle Rempel est très intéressante. (...) Que vous soyez à l'extrême droite ou à l'extrême gauche du spectre politique, tout le monde a une tonne de respect pour elle. Elle représente en quelque sorte une nature post-partisane», a fait valoir Stephen Carter, ancien chef de cabinet de Mme Redford.

Mais même le politicien fédéral le plus courageux pourrait hésiter à tenter sa chance après une période si éprouvante pour la formation politique albertaine.

Comme l'a évoqué un conservateur fédéral, le Parti progressiste-conservateur de l'Alberta doit régler certains problèmes avant de voir des candidats sauter dans l'arène.

L'un de ces enjeux concerne les modalités du jour du vote pour la course à la direction, alors que des cartes de membres peuvent être vendues entre les tours de scrutin. Cela signifie qu'un candidat pourrait faire appel à des gens ayant peu de liens avec le parti pour l'emporter - une critique énoncée après la victoire de Mme Redford.

Alison Redford était aussi aux prises avec de la contestation au sein du caucus du Parti progressiste-conservateur en raison de son style de direction et de dépenses douteuses.

Au moins un conservateur fédéral a exclu de présenter sa candidature: le ministre de l'Emploi, Jason Kenney.

«Non. Je suis très heureux d'occuper un emploi stimulant au gouvernement fédéral», a dit, jeudi, le député de Calgary.