Les agriculteurs n'auraient pas peur de verdir leur production. L'Union des producteurs agricoles (UPA) se montrerait ouverte à diversifier leurs activités et cultiver de la marijuana, si jamais le gouvernement fédéral devrait la légaliser.

«On est ouvert à toute nouvelle production», a affirmé Marcel Groleau, président de l'UPA.

La question avait d'abord été posée à Pauline Marois, qui donnait une conférence de presse avec M. Groleau au terme de leur entretien. «Ce n'est pas dans notre programme», a répondu la chef du Parti québécois, peu intéressée à s'avancer sur la possibilité de cette culture dans un Québec souverain.

Le sujet est de compétence fédérale. L'été dernier, le chef libéral fédéral Justin Trudeau confiait qu'il avait déjà fumé de la marijuana «cinq ou six fois». Il propose de légaliser cette drogue. Selon un sondage Angus Reid mené en 2012, 57% des Canadiens sont faveur de la légalisation. Le NPD propose la décriminalisation. La marijuana est officiellement légale depuis janvier dernier au Colorado.

Le gouvernement conservateur va dans le sens contraire. Il mettra fin, en avril, au programme d'accès à la marijuana. Ceux qui peuvent consommer de la marijuana à des fins médicales devront désormais s'approvisionner auprès de producteurs commerciaux autorisés par la Gendarmerie royale du Canada.

Les agriculteurs ne s'objecteraient pas du tout à la légalisation et les revenus qui l'accompagneraient, dit M. Groleau. «Je n'ai pas à juger de si on doit ou pas légaliser la marijuana. Mais si on décidait de la légaliser, si ça devenait une production, naturellement que les producteurs agricoles du Québec seraient capables d'en produire. Il s'en produit déjà sur leurs terres.»