La première ministre de l'Alberta, Alison Redford, a fait face à des questions difficiles samedi lors d'une réunion de la direction de son parti, après avoir vécu ce qu'elle estime être une semaine éprouvante.

Mais Mme Redford et le président du Parti progressiste-conservateur, Jim McCormick, sont sortis de la réunion de quatre heures et demie en présentant une image d'unité.

La «question à 45 000 $» a été posée durant les discussions, a indiqué M. McCormick. Il faisait référence au voyage coûteux de la première ministre en Afrique du Sud pour les funérailles de Nelson Mandela, en décembre.

«C'était une vaste discussion où tous les coups étaient permis», a-t-il dit.

«La première ministre a fait un excellent travail. Elle n'a pas esquivé les questions plutôt difficiles qui lui ont été posées. Et elle a été très franche avec nous, comme nous avons été très francs avec elle.»

La séance de questions s'est déroulée dans le cadre d'une réunion de routine de la direction du parti, à laquelle participaient aussi des dizaines de volontaires de toute la province.

«La première ministre a reçu une ovation», a dit M. McCormick. «Absolument tout le monde était debout.»

Le parti a amorcé l'élaboration d'un «plan de travail» pour Mme Redford afin de répondre à certaines des questions soulevées samedi, mais peu de détails ont été donnés sur ce que ce plan pourrait impliquer.

Mme Redford a par ailleurs refusé de répondre en détail aux attaques personnelles lancées contre elle durant la semaine.

«Je dirais, bien franchement, que ce n'était pas une semaine très reluisante en ce qui concerne le comportement ou la maturité des conversations à plusieurs niveaux», a-t-elle affirmé.

«Je pense que beaucoup de gens étaient plutôt émotifs et ont probablement dit beaucoup de choses qu'ils regrettent, et je pense qu'il est temps pour nous d'aller de l'avant et de commencer à discuter de ce qui compte vraiment pour les Albertains, c'est-à-dire l'avenir de la province.»

Vendredi, le président d'une association de circonscription progressiste-conservatrice du nord-est d'Edmonton avait affirmé qu'Alison Redford devait démissionner ou le parti perdrait les prochaines élections.

Steve Robson, qui dirige l'association dans la circonscription d'Edmonton-Beverly-Clareview, présentement détenue par le Nouveau Parti démocratique, a déclaré que Mme Redford était une chef «arrogante» qui n'écoute pas son caucus et qui n'a aucune considération pour les dirigeants du parti.

La première ministre a affirmé que personne ne lui avait demandé de démissionner lors de la réunion de samedi.

Jeudi, le député d'arrière-ban Len Webber, de Calgary, a décidé de quitter les progressistes-conservateurs pour siéger comme indépendant. Il a déclaré que Mme Redford était tyrannique et prompte aux crises de colère.

«Je pense que beaucoup de gens m'ont vue presque chaque jour depuis deux ans et demi, du moins depuis que je suis devenue chef du parti», a affirmé Mme Redford samedi.

«Je travaille très fort pour être près des gens, pour rassembler les gens, et je continuerai de le faire. Est-ce que cela signifie que tout le monde aura la même opinion de moi? Je ne peux le dire. Nous ne sommes pas tous d'accord sur tous les sujets, mais je fais de mon mieux chaque jour.»

La première ministre est particulièrement critiquée pour le voyage qu'elle a effectué en Afrique du Sud en décembre, et dont le coût de 45 000 $ a été refilé aux contribuables.

Pendant des semaines, elle a résisté aux appels de ceux qui lui demandaient de rembourser les frais du voyage, mais elle a finalement accepté de le faire mercredi.