Un regroupement de propriétaires et le Nouveau Parti démocratique pressent le gouvernement Harper de prêter 125 millions aux victimes de la crise de la pyrrhotite, qui touche des centaines de maisons et de commerces dans la région de la Mauricie.

La pyrrhotite, un amalgame de fer et de soufre, a la propriété d'affaiblir les fondations lorsqu'elle se retrouve dans le béton. Le problème touche au moins 1300 foyers, surtout en Mauricie.

Réparer une fondation ravagée par la pyrrhotite peut coûter entre 150 000$ et 175 000$, parfois davantage. Des propriétaires aux prises avec le problème poursuivent déjà des promoteurs immobiliers, des carrières de béton et des sociétés de génie civil pour obtenir réparation.

Ils souhaitent maintenant une aide d'Ottawa.

Yvon Boivin, porte-parole de la Coalition Proprio-Béton, souligne que la crise de la pyrrhotite permet au gouvernement fédéral de toucher des millions grâce aux taxes et à l'impôt générés par la réparation des fondations.

Il souhaite que le gouvernement Harper avance un prêt de 125 millions aux victimes pour qu'elles puissent faire les réparations.

« On n'est pas capables de se faire entendre, a dit M. Boivin lors d'une conférence de presse. Il n'y a personne au gouvernement fédéral qui veut nous entendre. Ils nous traitent comme si on était rien alors qu'on vit une catastrophe. »

Au bureau du ministre responsable du dossier, Jason Kenney, on fait valoir que le problème de la pyrrhotite ne relève pas des compétences du gouvernement fédéral, mais bien du provincial.

« Le gouvernement du Québec a lancé, en août 2011, un programme provincial afin d'offrir de l'aide financière aux propriétaires-occupants aux prises avec des dommages causés par la pyrrhotite, a indiqué la porte-parole du ministre Kenney, Alexandra Fortier.

Le chef néo-démocrate, Thomas Mulcair, rappelle pourtant que le gouvernement fédéral a déjà accepté de venir en aide à des propriétaires aux prises avec des problèmes de pyrite. Ottawa a d'ailleurs une part de responsabilité dans la situation, soutient-il, car les normes encadrant la fabrication du béton relèvent de sa compétence.

« Le fédéral essaie de s'en laver les mains », a dénoncé M. Mulcair.

Le gouvernement fédéral n'est pas poursuivi dans le cadre du recours collectif de la pyrrhotite.

Les gens qui sont préoccupés par le problème de pyrrhotite devraient communiquer avec la Société d'habitation du Québec. »

La Coalition Proprio-Béton réclame aussi une aide additionnelle de Québec. Elle souhaite que le gouvernement provincial verse 75 millions sous forme de prêts aux propriétaires touchés par le problème.