La pression s'accentue sur le gouvernement fédéral pour qu'il mette sur pied une commission d'enquête publique sur l'assassinat et la disparition de centaines de femmes autochtones au pays.

L'Association des femmes autochtones était à Ottawa jeudi pour déposer une pétition de 23 000 signatures demandant au gouvernement d'agir dans le dossier et de mettre sur pied une commission d'enquête nationale.

La présidente de l'organisation, Michèle Audette, estime qu'une telle commission est «un incontournable et une nécessité».

Elle a promis de faire du dossier un enjeu central des prochaines élections fédérales, en 2015. Mme Audette a ajouté que partout où elle irait, elle encouragerait les femmes à aller voter.

Plusieurs centaines de femmes autochtones auraient été tuées ou portées disparues depuis les années 1960 au Canada.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui a déjà demandé au gouvernement de mettre sur pied une telle commission d'enquête, a appuyé l'organisation dans sa démarche.

«La violence faite aux femmes a atteint des proportions épidémiques - elle touche de plus en plus de familles et de collectivités tous les mois», a déclaré dans un communiqué la porte-parole du NPD en matière de condition féminine, Niki Ashton, députée de Churchill, au Manitoba.

Un rapporteur spécial de l'ONU sur les droits des peuples autochtones avait qualifié cette statistique de troublante, l'an dernier, lors de son passage au pays. James Anaya avait alors estimé qu'une commission d'enquête permettrait d'offrir une réponse coordonnée au problème, mais aussi une tribune aux proches des victimes.

Le gouvernement conservateur a renouvelé le financement des programmes de lutte contre la violence faite aux femmes autochtones dans son budget de mardi dernier, mais refuse toujours de mettre sur pied une commission d'enquête.