C'est pour réclamer que le prochain budget du gouvernement québécois annonce le financement de 50 000 nouveaux logements sociaux au cours des cinq prochaines années que le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a organisé une manifestation, dimanche après-midi, devant les bureaux montréalais de la première ministre Pauline Marois.

Selon le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, comme il n'est plus possible d'influencer le budget fédéral, qui sera déposé mardi, il vaut mieux tenter de convaincre le gouvernement Marois d'investir plus dans le logement abordable.

Il reconnaît ouvertement que l'objectif de son organisme en la matière est «ambitieux» mais il s'empresse d'ajouter que ce but est «à la hauteur des problèmes».

M. Saillant estime que les rumeurs persistantes d'élections anticipées rendaient la manifestation de dimanche «encore plus pertinente». Le FRAPRU a profité de l'occasion pour demander non seulement au Parti québécois, mais à toutes les formations politiques, de prendre des engagements clairs et chiffrés en matière de logement social.

François Saillant a rappelé qu'avec son premier budget, le ministre des Finances, Nicolas Marceau, avait annoncé le financement de 3000 nouveaux logements sociaux pour 2013-2014, mais sans fournir de garantie à plus long terme. Selon lui, le gouvernement québécois ne peut se contenter de si peu alors que près de 228 000 ménages locataires engloutissent plus de la moitié de leur revenu en loyer.

D'après M. Saillant, une pareille situation est carrément inacceptable car ces familles investissent tellement d'argent pour se loger qu'elles négligent leurs autres besoins essentiels.

Par ailleurs, le coordonnateur du FRAPRU souhaite que le prochain budget du ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, prolongera les subventions qu'Ottawa verse pour les logements sociaux existants. M. Saillant déplore que le nombre de logements recevant toujours de telles subventions à long terme soit passé de 630 000 en 2006 à 586 000 en 2013.