L'avocat lié à Affaires autochtones et Développement du Nord Canada qui s'est fait voler des documents extrêmement confidentiels dans sa voiture, le mois dernier au centre-ville de Montréal, a été suspendu par Ottawa.

Selon le ministre Bernard Valcourt, il n'a pas respecté «les règles élémentaires» de protection des renseignements personnels.

La Presse avait révélé l'histoire lundi dernier.

L'avocat est un adjudicateur employé par le Secrétariat d'indemnisation des pensionnats autochtones (SIPA). Il est chargé d'évaluer le montant de la compensation financière à verser à ceux qui ont vécu des sévices - sexuels ou physiques - dans ces établissements.

Pour ce faire, il doit analyser les détails de ces exactions et, souvent, les dossiers médicaux des victimes.

Il a été suspendu par son grand patron le 22 novembre dernier. Celui-ci a été mis au courant du vol quatre jours seulement après qu'il fut survenu.

«On décidera des mesures disciplinaires jugées nécessaires après l'enquête», a indiqué Michael Tansey, du SIPA.

43 victimes contactées

Affaires autochtones et Développement du Nord Canada vient de contacter 43 présumées victimes ainsi que «16 personnes d'intérêt» (auteurs présumés de sévices) pour les aviser que la confidentialité de leurs informations personnelles a été violée, a relaté M. Tansey.

«Le portable volé est protégé par mot de passe, mais les fichiers qui y étaient enregistrés ne sont pas chiffrés et auraient dû être sauvegardés sur une clé USB chiffrée», a-t-il ajouté.

Des formations supplémentaires seront imposées à tous les adjudicateurs pour prévenir ce genre de problèmes dans le futur.

La semaine dernière, la représentante du Québec au Comité des survivants des pensionnats s'était attristée de voir des informations extrêmement intimes faire l'objet d'un vol. «Ça me touche beaucoup, avait déploré Madeleine Basile. Je ne comprends pas qu'ils n'aient pas pris de mesures [pour mieux protéger les données], les adjudicateurs et le Secrétariat.»

«Nous nous excusons du stress et de l'anxiété que cet incident pourrait occasionner aux personnes touchées», a écrit Michael Tansey cette semaine.