Le commandant de la Marine royale canadienne a dit avoir obtenu l'assurance que les secrets entourant la construction de navires militaires de patrouille pour l'Arctique ne se sont pas retrouvés en de mauvaises mains, ajoutant que le chantier au coeur de la récente affaire d'espionnage prend les précautions appropriées avec les informations sensibles.

Le vote de confiance du vice-amiral Mark Norman, dans une entrevue à La Presse Canadienne, survient alors que les questions émanent sur ce qu'aurait pu précisément offrir Qing Quentin Huang, 53 ans, au gouvernement chinois.

Tant les chantiers Irving que Lloyd's Registry Canada, l'employeur de M. Huang et sous-traitant, affirment que le suspect n'aurait eu ni l'attestation de sécurité, ni l'accès à des informations classées secrètes.

Les services de sécurité ont agi promptement pour l'arrêter au cours de la fin de semaine, à Burlington, en Ontario, apparemment avant que de l'information puisse avoir été transmise au gouvernement chinois.

Il semble que l'affaire ait été gérée de façon bien différente que celle de l'ancien sous-lieutenant Jeffrey Delisle, l'ex-agent du renseignement de la Marine, qui avait vendu des informations secrètes aux Russes.

Delisle était sous la surveillance du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) pendant des mois avant que la Gendarmerie royale du Canada ne soit appelée à constituer un dossier criminel. Durant cette période, Delisle a transmis des renseignements à ses contacts.

«J'ai l'assurance, dans cette affaire de la part d'Irving, que l'information qu'ils ont fournie, ils la gardent en sûreté en lien avec les normes et réglementations du gouvernement du Canada», a soutenu M. Norman.

«De telles situations devraient nous amener à réfléchir sur les processus et procédures», a-t-il ajouté.

Mais le commandant a dit être confiant que les intervenants «sont engagés à protéger ces informations et le caractère sensible des renseignements que nous partageons avec eux».

Beaucoup de leçons ont été tirées de l'affaire Delisle, a-t-il fait valoir.

«Les suites de l'affaire Delisle ont été significatives et étendues en termes de leur impact non seulement sur les procédures et les pratiques et les règles et réglementations, mais en terme de ce que je décrirais comme les comportements et la culture reliés à la sécurité», a affirmé M. Norman.

Le gouvernement fédéral a déjà annoncé que les chantiers navals d'Irving, à Halifax, serviront à construire de six à huit navires de patrouille pour l'Arctique.