Le ministre de la Défense nationale, Rob Nicholson, réitère sa confiance envers l'agence canadienne de surveillance de signaux de communications étrangers, au coeur de nouvelles allégations d'espionnage de dirigeants étrangers de passage en sol canadien.

M. Nicholson a affirmé jeudi matin que le Centre de la sécurité des télécommunications Canada (CSTC) travaillait en tout respect des lois canadiennes.

Les États-Unis auraient réalisé une vaste opération de surveillance des communications lors du sommet du G20 à Toronto en 2010, une opération qui aurait été cautionnée par l'agence canadienne.

Le réseau anglais de Radio-Canada a fait état de cette opération mercredi, se basant sur des documents divulgués par l'ancien consultant de la National Security Agency américaine (NSA) Edward Snowden.

Des porte-parole du premier ministre Stephen Harper et du CSTC ont invoqué des raisons de sécurité nationale pour ne pas commenter suite à la diffusion du reportage, ajoutant que des mécanismes étaient en place pour s'assurer du respect des lois.

Selon la CBC, le Canada aurait permis à la NSA d'établir un centre de contrôle d'une opération d'espionnage à l'ambassade américaine à Ottawa pendant une semaine, durant les sommets du G8 et du G20 en 2010.

Le rapport cite des documents obtenus par le journaliste établi au Brésil Glenn Greenwald, et émanant de M. Snowden. Selon ces documents, l'opération était «étroitement coordonnée avec le partenaire canadien» - en l'occurrence: le CSTC.

Les détails de l'opération ne sont pas établis dans les documents. La note de la NSA parle de «fournir un soutien aux décideurs».

Un porte-parole du premier ministre Harper a affirmé que le gouvernement ne commenterait pas sur des «questions opérationnelles reliées à la sécurité nationale».

Dans un courriel à La Presse Canadienne, Jason MacDonald soutient que les agences responsables de la sécurité nationale comptent des mécanismes indépendants de surveillance pour s'assurer qu'elles remplissent leurs mandats dans le respect des lois.

Une porte-parole du CSTC a aussi dit ne pas pouvoir commenter sur les activités du Canada ou de ses alliés. Lauri Sullivan a indiqué à l'Associated Press qu'en respect de la loi, le CSTC «ne ciblait pas les Canadiens dans le monde ou toute personne en sol canadien par l'entremise de ses activités de renseignement étranger».

Mme Sullivan a ajouté que l'agence canadienne «ne peut pas demander à ses partenaires internationaux d'agir d'une manière qui serait contraire au respect des lois canadiennes».

Des documents précédemment divulgués par Edward Snowden montraient que le Canada avait épié des échanges par téléphone et par ordinateur au ministère brésilien des Mines.