La campagne à la présidence de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) s'intensifiera cette semaine, alors que s'amorce lundi, à Québec, le 30e congrès de la centrale syndicale.

Deux candidats se font une chaude lutte pour succéder au président sortant, Michel Arsenault. Il s'agit du secrétaire général actuel de la FTQ, Daniel Boyer, et de l'ancien secrétaire-trésorier national du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) Claude Généreux.

Tous deux se disent très confiants quant à leurs chances de l'emporter et misent sur le renouveau, la transparence et l'éthique pour séduire les membres, qui seront appelés aux urnes vendredi.

Claude Généreux se voit comme la seule véritable solution pour changer la culture et le ton à la FTQ. À la lumière des témoignages à la Commission Charbonneau, il avait demandé à Michel Arsenault de quitter son poste, l'accusant de ne pas avoir été assez transparent.

«J'ai dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas lorsque je me suis présenté, le 31 octobre. J'espère que le messager ne sera pas tué parce que parfois c'est le messager qui divise mais non, le message était là et il faut tourner la page à ça», a-t-il dit.

Selon lui, les travailleurs ont soif de transparence et d'intégrité. Il affirme que le temps est venu de redonner du pouvoir aux membres et de les défendre eux plutôt que la réputation de la FTQ.

Claude Généreux affirme qu'il est capable de «faire le ménage» à la FTQ et se dit optimiste quant à l'issue du scrutin.

«Je ne suis pas un figurant. Après trois semaines de campagne j'en ai rencontré des membres au Saguenay-Lac-St-Jean, en Estrie, dans l'Outaouais notamment», a-t-il soutenu.

Il dit ne pas tourner le dos à la vieille garde de la FTQ et affirme que l'unité des rangs est le seul moyen pour l'organisation de perdurer au sein de la société québécoise.

«Si je gagne je vais tendre la main, je ne ferai pas comme les politiciens. On a des opinions, c'est ardu mais chose certaine je serai le président de tous et toutes», a poursuivi M. Généreux.

Son adversaire Daniel Boyer ne semble toutefois pas l'entendre de la même oreille. Selon lui, son adversaire M. Généreux met «tout le monde dans le même bateau».

«Il «flusherait» tout ça lui les vice-présidents, moi je suis prêt à travailler avec tout le monde incluant les gens du Syndicat canadien de la fonction publique», a-t-il lancé.

M. Boyer et son colistier au poste de secrétaire général, Serge Cadieux, misent eux aussi sur l'intégrité pour se faire élire. Déjà, au congrès de 2010, une motion proposait l'adoption d'un code d'éthique et c'est M. Boyer qui a supervisé sa mise en oeuvre, a-t-il rappelé.

«Serge Cadieux et moi, nous sommes irréprochables et inattaquables. Je n'ai pas de squelettes dans mon placard, j'ai eu des relations de travail 'clean» toute ma vie et je vais continuer à le faire», a soutenu M. Boyer.

«Je pense que le problème est réglé, c'est sûr que ce qui est plate c'est qu'on nous remâche ce qui s'est passé en 2007, 2008, moi je n'étais pas à la direction à l'époque. Je peux vous dire que ce qu'on entend à la télé, ce n'est pas la FTQ que je connais et ce n'est pas la FTQ d'aujourd'hui», a poursuivi M. Boyer.

Daniel Boyer ne s'offusque pas d'être identifié à Michel Arsenault. Au contraire, il voit cela de façon positive. Il estime que M. Arsenault a été un «grand président irréprochable», un «gars d'équipe». Mais il assure qu'il n'a pas été la marionnette de Michel Arsenault, n'étant pas un «lèche-bottes» de nature, précise-t-il.

«Je vous avoue que je réponds à l'appel de 9 des 10 vice-présidents qui appuient l'équipe Boyer-Cadieux. Si je n'avais pas cette majorité d'appuis, je resterais là où je suis parce que je suis bien», a-t-il déclaré, affirmant lui aussi vouloir être un rassembleur au sein de la FTQ.