Quatre jours après avoir été montré du doigt par son propre chef de police pour avoir vraisemblablement été filmé en train de consommer du crack, le maire de Toronto, Rob Ford, s'est excusé dimanche pour «des erreurs» qu'il a toutefois refusé de préciser.

Il n'a même pas effleuré la possibilité de démissionner.

Au cours de l'émission de radio qu'il anime chaque dimanche avec son frère, le maire a aussi demandé à son chef de police de rendre publique la fameuse vidéo au centre du scandale.

«S'il y avait un bouton sur lequel je pouvais appuyer pour tout changer, je le ferais», a-t-il affirmé dans un message d'une dizaine de minutes prononcé en tout début d'émission.

«J'ai fait des erreurs. J'ai fait des erreurs, et tout ce que je peux faire maintenant, c'est de m'excuser pour mes erreurs. Je m'excuse à ma famille, aux contribuables de cette ville et aux conseillers municipaux», a-t-il dit. «Je ne peux pas changer le passé, je ne peux qu'avancer vers le futur. Je veux aller de l'avant.»

La voix du maire s'est brièvement cassée lorsqu'il a évoqué sa famille.

Dans une entrevue qu'il a donnée juste après son émission, M. Ford a refusé de préciser la nature des erreurs pour lesquelles il s'excusait, se limitant à dire qu'il se les était «infligées à lui-même». Il a aussi évoqué un épisode où il était en état d'ébriété à l'hôtel de ville.

Questionné quant à sa consommation de drogue, il a répété qu'il n'est «pas dépendant au crack ni à une autre drogue ou à l'alcool».

Une vidéo toujours secrète

Avant de passer en mode défensif, Rob Ford avait commencé son émission en exigeant que son chef de police rende la vidéo publique. Jeudi, Bill Blair a annoncé avoir en sa possession un enregistrement «qui correspond» à celui décrit par le Toronto Star en mai dernier. Deux journalistes du quotidien on écrit y avoir vu Rob Ford fumant ce qui semblait être du crack, tout en proférant des insultes homophobes contre Justin Trudeau.

«Monsieur le chef de police, je vous demande de publier cette vidéo maintenant», a-t-il demandé d'un ton décidé. «Les gens doivent pouvoir juger par eux-mêmes ce qu'ils voient sur vidéo.»

En entrevue avec le Toronto Star, la police de Toronto a réitéré qu'elle ne pouvait décider de rendre publique la vidéo, car elle fait partie du dossier de preuve contre Alexander «Sandro» Lisi, un proche du maire maintenant accusé de trafic de stupéfiants.

Quatre années de plus?

Non seulement le maire Rob Ford n'a pas donné satisfaction au nombre croissant de personnalités publiques qui appellent à sa démission, mais il a même répété qu'il serait candidat lors des prochaines élections municipales.

«Je veux continuer à travailler pour les gens de cette ville, a-t-il assuré. En octobre prochain, les gens pourront décider qui ils veulent pour diriger la ville.»