Les espions canadiens ont un nouveau patron. C'est un Montréalais qui hérite de cette fonction au pire moment, alors que le principal partenaire étranger du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) est secoué par les révélations d'Edward Snowden.

Michel Coulombe vient en effet d'être nommé DG du SCRS par le gouvernement fédéral.

Un poste dont il assurait l'intérim depuis peu, à la suite du départ anticipé de Richard Fadden à la Défense nationale.

Fait à noter, c'est la première fois depuis la création du SCRS que le DG est issu de l'interne.





Photo fournie par le SCRS

Michel Coulombe

Diplômé de l'Université de Montréal, Michel Coulombe a commencé sa carrière à la Gendarmerie royale du Canada, avant de grimper tous les échelons au SCRS, où il a eu à s'occuper de l'antiterrorisme et de la collecte de renseignements à l'étranger. Il a également été sous-directeur aux opérations.

Michel Coulombe connaît bien les enjeux de sécurité nationale au Québec, puisqu'il a dirigé le bureau de Montréal entre 2006 et 2008.

C'est un homme plutôt affable et discret. La Presse n'a d'ailleurs pas pu s'entretenir avec lui, hier.

Il a fait une rare apparition en public en 2012, au parlement à Ottawa, pour parler de «la menace» de «l'extrémisme islamiste violent», «la plus palpable» au Canada.

Il s'est aussi inquiété du phénomène de Canadiens se joignant à des foyers d'insurrection à l'étranger, en particulier en Syrie.

Une période difficile

Mais les temps sont durs pour le renseignement nord-américain. Les allégations d'espionnage de masse de la NSA rejaillissent sur tous les membres du «Five Eyes», alliance de coopération qui regroupe les organes du renseignement du Canada, des États-Unis, de l'Angleterre, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.

Quant au CST, les grandes oreilles du Canada, partenaire étroit du SCRS, il est soupçonné d'espionnage illégal de citoyens canadiens.

Les deux prédécesseurs de Michel Coulombe, Jim Judd et Richard Fadden, avaient suscité la controverse en dénonçant les activités clandestines ou d'influence au Canada de certains pays, dont la Chine.