Le chef d'une équipe de pompiers volontaires d'une petite communauté du sud de la Saskatchewan a présenté ses excuses à une résidante francophone pour lui avoir crié de rentrer à Montréal.

Dans une lettre datée de jeudi, Troy Chapman dit regretter la dispute qu'il a eue plus tôt ce mois-ci avec Danielle Duperré, dans sa résidence de Manor.

Il dit avoir parlé sans réfléchir, et sans tenir compte des sentiments de Mme Duperré, avant de présenter «ses plus profonds regrets».

Mme Duperré, qui a déménagé de Montréal pour s'établir dans ce petit village il y a deux ans, a appelé le 911, un soir, après avoir vu de grandes flammes s'échappant du rond de feu de son voisin.

La femme de 58 ans affirme que le chef des pompiers s'est présenté à sa porte, visiblement dans une colère noire, et qu'il l'aurait abreuvée d'injures pour l'avoir tiré du lit pour rien.

Mme Duperré a enregistré toute la conversation sur son téléphone cellulaire.

«Rentrez dans votre Montréal de m..., d'où vous venez!», crie M. Chapman dans l'enregistrement.

Mme Duperré a donné des copies de la bande aux médias et le conseil du village lui a remis une lettre d'excuses au nom du service de protection des incendies. Une porte-parole a fait savoir que le chef des pompiers allait également être réprimandé.

«Je me suis présentée aux bureaux de la ville; le maire et le conseil municipal étaient sur place, tout comme le chef des pompiers de la ville. On m'a remis une lettre d'excuses à laquelle je ne croyais pas, au départ, en raison d'autres circonstances», a dit Mme Duperré, avant de préciser que «le chef des pompiers s'est excusé de vive voix. Je lui ai répondu que je pensais qu'il était ivre ce soir-là, parce que plusieurs personnes ont dit pouvoir sentir l'alcool à travers l'enregistrement.»

«Il prétend que non, et je vais lui laisser le bénéfice du doute.»

«J'ai décidé d'accepter ses excuses, même si certaines personnes au village tentent de salir ma réputation», poursuit la francophone.

La voix chargée de sanglots, elle affirme que cet événement a créé des tensions entre elle et d'autres habitants de l'endroit. La communauté n'est plus l'endroit paisible avec lequel elle est tombée en amour, et elle envisage de déménager - mais pas de rentrer au Québec, dit-elle.

Elle prévoit demeurer en Saskatchewan.

«Ce n'est pas la province qui est le problème», affirme Mme Duperré.

«J'ai vécu ailleurs en Saskatchewan, auparavant, et je n'avais pas de problèmes du genre. C'est le contraire... les gens étaient si gentils.»