Le directeur des nouvelles de la chaîne Global News au Nouveau-Brunswick affirme qu'un véhicule de la station de télévision et une caméra ont été saisis par cinq manifestants du village de Rexton, samedi, et qu'une journaliste a été menacée.

Selon Jim Haskins, la journaliste Laura Brown était sur les lieux d'une manifestation contre les gaz de schiste, aux alentours de midi, lorsque les protestataires ont confronté un autre média et saisi un véhicule.

M. Haskins a dit que Mme Brown est entrée dans son propre véhicule et a barré les portes, mais a malgré tout été menacée par les manifestants.

«Ils ont cogné à la vitre et demandé qu'elle sorte de son véhicule et l'abandonne, a dit M. Haskins. Elle a tout d'abord refusé, mais la situation est devenue dangereuse et intenable, et elle a donc verrouillé les portières et s'est éloignée à pied.»

La journaliste est en sécurité dans des locaux de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), samedi après-midi, et transmettait une déclaration à la police.

Une porte-parole de la GRC, l'agente Julie Rogers-Marsh, a indiqué qu'une enquête était en cours.

M. Haskins a mentionné plus tard que la journaliste avait pu retrouver son véhicule et son équipement en bon état avec l'aide de gens des Premières Nations peu après 16 h.

Une autre chaîne de télé, CTV News, a elle aussi rapporté que l'une de ses équipes avait également reçu l'ordre d'abandonner son camion satellite et son équipement alors qu'elle filmait dans un stationnement d'entrepôt. Wendy Freeman, la présidente de CTV News, a indiqué par courriel que la chaîne ne commenterait pas davantage.

L'Assemblée des chefs des Premières Nations du Nouveau-Brunswick a transmis un communiqué, samedi, où elle condamne les actions du petit groupe de protestataires. L'organisation a pressé tous les manifestants de se faire entendre sans violence ou intimidation.

Une manifestation est devenue violente, jeudi, lorsque six véhicules de police, dont une camionnette banalisée, ont été incendiés, et que des cocktails Molotov ont été lancés en direction des forces de l'ordre avant que celles-ci n'ouvrent le feu à l'aide de munitions non-létales et n'utilisent du gaz poivré pour résoudre la situation.

La GRC a découvert des engins explosifs improvisés qui avaient été modifiés pour projeter des éclats. Des policiers ont également saisi des armes à feu et des couteaux après être intervenus pour faire respecter une injonction visant à déloger les protestataires installés sur un terrain où l'entreprise SWN Resources entrepose de l'équipement d'exploration.

Quarante personnes ont été arrêtées pour des crimes liés aux armes à feu, pour avoir proféré des menaces et fait des gestes d'intimidation, pour méfait, ainsi que pour avoir violé l'injonction.

Les manifestants, dont certains étaient membres de la Première Nation Elsipogtog, protestaient depuis des semaines contre l'essor de l'exploitation du gaz de schiste dans la province.

Arren Sock, le chef de cette Première Nation, qui a été arrêté, a rencontré vendredi le premier ministre néo-brunswickois David Alward et a fait savoir que les deux hommes se reverraient pour discuter de méthodes visant à éviter ce qui s'est produit jeudi.

La GRC a bloqué la route 134 le 29 septembre, après que la manifestation eut débordé sur la route. Les protestataires ont ensuite abattu des arbres, bloquant l'entrée de l'endroit. Ces derniers veulent que SWN Resources cesse de procéder à des tests sismiques et quitte la province.

L'entreprise a indiqué vendredi par voie de communiqué qu'elle en était aux premières étapes de son processus exploratoire au Nouveau-Brunswick.