La grève des employés de tous les parcs nationaux du Québec pourrait reprendre dès demain, a averti la présidente du groupe syndical qui les représente.

Le débrayage, lancé samedi matin, a été interrompu à peine 12 heures plus tard, vers 18 h.

« Mardi matin on va faire le point et réunir notre comité de stratégie », a indiqué Lucie Martineau, présidente du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), qui n'a voulu exclure aucune hypothèse quant au moment où ses membres seraient appelés à retourner sur les piquets de grève. 

Alors que la situation était extrêmement floue samedi, Mme Martineau a expliqué hier que c'est à la suite du lancement de procédures judiciaires par l'employeur que la grève a été interrompue. La Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) a déposé une plainte qualifiant la grève d'illégale, parce qu'un préavis trop court aurait été donné par le syndicat.

Les deux parties sont en désaccord sur la loi qui s'applique dans ce dossier. Le syndicat croit que c'est la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, qui exige deux jours de préavis, alors que l'employeur croit que c'est la Loi sur la fonction publique, qui en impose sept.

« Le commissaire [du travail] a indiqué qu'il reportait le dossier à mardi à 11 h et que d'ici là il demanderait aux gens de rentrer au travail, a relaté Mme Martineau. On a accepté. Ce n'est pas un retour forcé. »

Lucie Boulianne, porte-parole de la SEPAQ, n'a pas voulu discuter de ces procédures. « On ne veut pas commencer à en parler pour en faire un débat public, a-t-elle simplement affirmé en entrevue téléphonique. On va laisser au commissaire le soin de porter un bon jugement sur la situation. »

Par ailleurs, Mme Boulianne s'est dite encouragée par la progression des discussions. « Il y a encore des rencontres entre les deux parties », a-t-elle souligné. Les syndiqués demandent une augmentation salariale de 2 %.

Sur le fond du dossier, Mme Martineau a critiqué vertement l'attitude des négociateurs du gouvernement. Ils n'auraient pas obtenu assez de marge de manoeuvre auprès du Conseil du Trésor.

« Si la SEPAQ ne veut pas aller au Conseil du Trésor, moi je vais y aller c'est sûr », a lancé la syndicaliste. Les augmentations salariales constituent la principale pierre d'achoppement dans ce conflit de travail. Les syndiqués réclament 2 % la première année, alors que la SEPAQ leur propose 0,5 %.

Si Mme Martineau a été nommée au Conseil du statut de la femme après avoir défendu la Charte des valeurs du gouvernement Marois, elle ne croit pas pour autant qu'elle aura droit à un traitement de faveur. « Ça ne change rien », a-t-elle juré.