L'ancien premier ministre du Canada, Paul Martin, n'avait que 33 ans quand Paul Desmarais l'a nommé président de la Canada Steamship Lines. Un rôle déterminant pour lui.

M. Martin se revoit dans le bureau de Paul Desmarais. «Il m'a dit: «J'ai deux conseils à vous donner: le premier, c'est l'intégrité. Il n'y a rien de plus important que l'intégrité. Et deuxièmement, il faut avoir une vision globale.»

L'influence de l'homme d'affaires a été majeure dès le début de la carrière de Paul Martin, alors que celui-ci était un jeune avocat au sein de Power Corporation. Paul Desmarais appréciait sa capacité à gérer les situations complexes. «Il m'a donné ma chance, se souvient M. Martin. S'il n'avait pas eu confiance comme ça en un jeune, je n'aurais pu le faire. Mais il était toujours là.»

En 1981, quand M. Martin rachète Canada Steamship Lines, les deux hommes continuent de se côtoyer puisque les bureaux de Power Corporation et de la CSL sont voisins.

Toute sa vie, Paul Desmarais a su demeurer d'une grande simplicité, sans prétention, salue M. Martin. «On pouvait entrer dans son bureau pour jaser. Il était comme ça avec tout le monde.»

M. Martin se souvient d'une réception organisée dans l'une des usines de Consolidated-Bathurst. L'équipe de direction cherchait Paul Desmarais, qui brillait par son absence.

Il prenait une bière avec un groupe de travailleurs. «C'était clair. Pour lui, c'était formidable d'être avec eux, il avait du fun. Pour les travailleurs, c'était la même chose.»

Les deux hommes se sont moins fréquentés lorsque M. Martin a fait le saut en politique, même s'ils ont continué de partager une certaine vision commune. Au référendum de 1995, «il m'a dit que c'était très important de le gagner et je lui ai dit que j'étais bien d'accord», se rappelle M. Martin.