Alors que le Bureau de la sécurité des Transports du Canada (BST) indique que la voie ferrée et le train de Via Rail ne sont pas en cause dans la tragédie de mercredi qui a coûté la vie à six personnes, son enquête se tourne maintenant vers l'autobus municipal d'Ottawa qui l'a percuté.

Livrant des résultats préliminaires d'enquête vendredi, le BST rapporte que les barrières au passage à niveau étaient abaissées avant l'accident, que les feux de signalisation étaient activés et que la cloche a fonctionné normalement.

Le conducteur du train a par ailleurs appliqué les freins d'urgence deux secondes avant l'impact, a indiqué Rob Johnston, un responsable des enquêtes au BST, en point de presse.

Bref, tous les systèmes du train fonctionnaient conformément aux normes en vigueur au passage à niveau qui a été le site de la tragédie.

«Nous n'avons pas identifié quelque problème que ce soit avec le train ou avec la condition des rails qui aurait pu contribuer à l'accident», a affirmé M. Johnston.

«Le passage à niveau possède le plus haut niveau de protection au Canada», a-t-il même précisé.

Les données déjà recueillies permettent au BST de confirmer que les feux de signalisation étaient allumés 47 secondes avant l'impact et que les barrières ont été abaissées 25 secondes avant le passage du train.

Le train circulait à 75 km/h, bien en deçà de la limite de 160 km/h autorisée dans ce secteur, rapporte le BST.

Le sifflet du train, qui annonce son arrivée, n'a toutefois pas été activé. Un règlement municipal interdit aux trains de s'en servir en matinée à cet endroit. Une interdiction qui n'est pas rare, a précisé Nathalie Lepage du BST.

L'organisme fédéral chargé de l'enquête indique que plusieurs étapes doivent encore être accomplies dans le cadre de son investigation, notamment l'analyse de l'enregistreur de données de l'autobus et les facteurs qui auraient pu affecter le rendement et la vision du chauffeur. Son dossier médical et le nombre d'heures qu'il a travaillées avant l'accident seront aussi revus.

Le travail des enquêteurs est compliqué, car l'autobus d'OC Transpo est en piètre état. L'avant a été pratiquement arraché lors de l'impact. Il sera démantelé et toute sa mécanique sera examinée pour voir s'il y a eu une défaillance, notamment au niveau des freins.

Le BST ne pouvait indiquer pour le moment si le conducteur de l'autobus avait appliqué les freins avant l'impact.

La réglementation applicable sera aussi revue.

Cinq hommes et une femme ont péri - et une trentaine de personnes ont été blessées - dans cette tragédie qui s'est produite en pleine heure de pointe à un passage à niveau mercredi matin, peu avant 9 h.

Une nouvelle barrière a depuis été installée au passage à niveau, l'autre ayant été complètement détruite.

L'enquête sur cet accident pourrait prendre plusieurs mois.

Reprise des services de transport

Même si certains délais étaient à prévoir, la circulation des trains de passagers entre Ottawa et Toronto était revenue à la normale vendredi, a fait savoir Via Rail.

Depuis mercredi, le transport des passagers de Via Rail se faisait par autobus entre Ottawa et Brockville en raison de la terrible collision survenue dans une banlieue à l'ouest de la capitale nationale.

Des délais étaient prévus en raison des ralentissements planifiés des trains, dans le secteur où l'accident s'est produit. Des travaux étaient toujours en cours à proximité des voies ferrées vendredi et les trains circulaient donc à vitesse réduite. Via Rail mise sur la prudence, a indiqué un porte-parole, Jacques Gagnon.

Le transport par autocar des passagers sur le segment Brockville-Ottawa avait été fait à une seule occasion au petit matin, mais n'a pas été nécessaire depuis.

Quant au service d'autobus municipal, il était déjà revenu à son niveau de service habituel avant vendredi.