Les municipalités canadiennes pressent le gouvernement fédéral de revoir les normes de sécurité qui encadrent le transport ferroviaire et se disent inquiètes des petites compagnies qui ont pris la relève sur certaines routes depuis quelques années.

Le Groupe de travail municipal sur la sécurité ferroviaire nationale de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), qui représentent 2000 villes à travers le pays, s'est réuni pour la première fois ce matin en conférence téléphonique à la suite de la tragédie de Lac-Mégantic. 

«Les lois doivent être revues. On sait qu'il y a beaucoup plus d'activités ferroviaires qu'il y a 10 ans et lorsqu'on voit les convois passer, on s'aperçoit qu'il y a énormément de wagons. C'est la responsabilité du gouvernement canadien de revoir ces lois, et ce devrait être une priorité», a expliqué à La Presse la mairesse de la Ville de Bromont, Pauline Quinlan, qui copréside le groupe de travail. 

«On veut aussi attirer l'attention sur le fait que de plus en plus de matières dangereuses sont transportées et que nous sommes les premiers intervenants lors des incidents», a-t-elle ajouté. 

En 2009, un train transportant du propane de la Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA), cette même compagnie derrière la tragédie de Lac-Mégantic, a déraillé dans la municipalité de Bromont. Le service des incendies avait alors réussi à maîtriser le déversement. La compagnie avait à l'époque payé le coût de l'opération, estimé à 10 000 dollars.  

«Tout cela nous a fait réaliser qu'on ne transporte plus que du bois ou des animaux sur nos chemins de fer. Nous transportons des matières dangereuses», a expliqué la mairesse de Bromont, Mme Quinlan. 

Aujourd'hui, le Groupe de travail de la FCM se dit préoccupé par les petites compagnies, comme la MMA, qui sont moins encadrées. 

«Il est temps de se rassoir et de revoir tout ça. Il est du rôle du gouvernement fédéral de nous inviter à une même table, pour que nous puissions leur donner des exemples concrets de ces petits incidents que nous observons sur le terrain», a conclut Mme Quinlan.