Le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) demande la tenue d'une enquête relative aux saisies d'armes effectuées à l'intérieur de résidences qui avaient été évacuées lors des inondations en Alberta, après que l'initiative eut fait l'objet de critiques de la part du Bureau du premier ministre.

Le commissaire Bob Paulson a écrit à la Commission des plaintes du public contre la GRC et a demandé à l'organisme de se pencher sur le dossier. Il affirme que lui-même et plusieurs Canadiens se posent des questions sur les actions de la GRC dans la ville dévastée de High River.

«Je suis très soucieux des sévères critiques qui ont été soulevées dans les médias en ce qui a trait aux saisies d'armes dans des résidences évacuées», a écrit M. Paulson dans une lettre adressée à Ian McPhail, président intérimaire de la Commission.

«Naturellement, je trouve cela très troublant, et vous aussi j'en suis sûr, et cela doit l'être également pour plusieurs Canadiens qui se demandent ce qui se passait à High River.»

Les autorités de la GRC disent avoir saisi les armes pendant que des officiers fouillaient des résidences de la zone inondée de High River pour y chercher des victimes, des animaux et tout objet qui pourrait représenter une menace au retour des résidants.

Dans une déclaration publiée la semaine dernière, la GRC a indiqué que des officiers ont constaté que certains propriétaires d'armes avaient laissé celles-ci à la vue de tous alors qu'ils avaient probablement déplacé leurs objets précieux en sécurité. Les armes avaient été identifiées afin d'être retournées à leurs propriétaires.

«La dernière chose que souhaite tout propriétaire d'armes à feu, c'est que celles-ci tombent entre de mauvaises mains», avait déclaré, à l'époque, la commissaire adjointe Marianne Ryan.

Plus tôt cette semaine, la GRC a précisé que les citoyens pouvaient récupérer leurs armes en présentant une attestation de propriété.

Bien que M. Paulson ait fait l'éloge des officiers et de leur «besogne héroïque» durant les inondations, il dit espérer que l'enquête détermine si la saisie des armes était «bien justifiée, exécutée de façon raisonnable et dans le respect de nos politiques».

Au moment des saisies, le Bureau du premier ministre avait condamné l'initiative, affirmant que la GRC devrait se concentrer sur la protection des citoyens et des biens. Des politiciens des partis d'opposition avaient réagi à ces propos, accusant le Bureau du premier ministre de se mêler des affaires opérationnelles de la GRC.

Alors qu'il était de passage à Regina, vendredi, le chef libéral Justin Trudeau a dit ignorer la décision de lancer une enquête.

«Je suis content de voir que le commissaire étudie l'affaire, mais à titre de politicien fédéral, je ne crois pas avoir à mettre en doute les décisions opérationnelles de la GRC. Je pense que je vais me tenir en retrait de ce dossier particulier», a déclaré M. Trudeau.

La première ministre de l'Alberta, Alison Redford, a refusé de commenter la lettre de M. Paulson. Mais Danielle Smith, chef de l'opposition et leader du parti Wildrose, a accueilli favorablement la nouvelle. Mme Smith est originaire de High River.