La Gendarmerie royale du Canada (GRC) affirme que des réseaux criminels profitent du programme canadien de marijuana médicale pour produire la drogue et la vendre sur le marché noir.

Selon un nouveau rapport de la police fédérale, les criminels utilisent leurs proches et des associés sans casier judiciaire pour contourner les mesures de sécurité.

Le rapport, complété en mai 2012, souligne que vérifier les antécédents judiciaires des demandeurs n'est pas suffisant pour empêcher les éléments indésirables d'infiltrer le programme.

Une version censurée du document a été obtenue par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Ce rapport fait suite à plusieurs avertissements concernant l'existence d'activités illégales en lien avec le programme d'accès à la marijuana pour des raisons médicales de Santé Canada.

L'organisme fédéral a d'ailleurs annoncé une refonte complète du programme, entre autres par crainte qu'il ne soit exploité à des fins criminelles.

En vertu des normes actuelles, qui devraient prendre fin d'ici le 1er avril 2014, les participants reçoivent des permis pour faire pousser du cannabis qu'ils pourront consommer dans le but d'apaiser les symptômes liés à leurs problèmes de santé.

La GRC soutient depuis longtemps que le commerce illégal de la marijuana au pays est une industrie de plusieurs milliards de dollars.

Dans le cadre du nouveau programme, il ne sera plus possible de faire pousser des plants chez soi. Des producteurs autorisés cultiveront plutôt le cannabis pour le distribuer ensuite aux personnes ayant reçu l'approbation de leur médecin pour consommer de la marijuana.

Le gouvernement soutient que ces producteurs feront l'objet de vérifications de sécurité approfondies et seront soumis à de stricts contrôles de qualité.

Dans une lettre d'opinion publiée mercredi dans le Globe and Mail, la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, a déclaré que des mesures supplémentaires seraient adoptées afin d'assurer la sécurité des serres.

Elle a ajouté que la marijuana, une fois séchée, serait expédiée par le biais d'un service de courrier sécuritaire et livrée directement à l'adresse fournie par les participants.

La ministre a affirmé que ces dispositions réduiraient les risques que la drogue soit détournée vers des marchés illicites.