La fumée nuisait aux efforts des pompiers luttant contre un feu de forêt dans l'ouest du Labrador, samedi, qui avait provoqué, la veille, l'évacuation de la petite ville minière de Wabush.

Des inquiétudes à propos de la qualité de l'air en raison de l'incendie faisant rage à quatre kilomètres de là ont forcé les résidants à quitter leurs demeures vendredi soir, alors qu'était déclaré l'état d'urgence.

Selon Chuck Porter, un agent de conservation du ministère des Ressources naturelles, il n'a pas été possible de dépêcher des équipes au sol ou dans les airs pendant les deux premières heures samedi matin, parce que la fumée était trop épaisse.

Même si quatre bombardiers à eau étaient disponibles samedi, un seul a pu être utilisé à la fois en raison de la mauvaise visibilité, selon un officiel des services d'urgence et de lutte contre les incendies.

La fumée empêchait également les appareils de se réapprovisionner au lac Wabush, les obligeant de se rendre au réservoir de la municipalité.

En conséquence, les résidants de la région ont été avisés de faire bouillir leur eau.

«La fumée est demeurée dans la communauté. Voilà pourquoi nous avons évacué à ce moment», a indiqué à La Presse Canadienne Kevin O'Brien, le ministre responsable des services d'urgence et de lutte contre les incendies de la province.

«Il s'agit d'un brasier d'une taille importante, qui dure depuis plusieurs jours.»

Environ 1400 habitants de Wabush déplacés s'étaient inscrits auprès de la Croix-Rouge dans la ville voisine de Labrador City, samedi matin, et la plupart étaient accompagnés par des amis et des membres de leurs familles vivant dans la région.

Sur les quelque 1800 résidants de la ville, 79 ont refusé d'obéir à l'ordre d'évacuation et sont demeurés dans leurs résidences. Les services d'urgence sont en contact régulier avec eux.

Selon les services d'urgence, l'incendie ne s'était pas rapproché de Wabush, samedi après-midi, pas plus qu'il n'avait gagné en intensité, mais il continuait de brûler.

«Le défi du jour est le vent», a confié M. O'Brien. «Il faut réévaluer la situation d'une minute à l'autre afin de nous assurer d'être du bon côté de l'incendie.»

Près de 30 spécialistes forestiers sont sur place pour aider à combattre le sinistre.

«Nous n'avons reçu aucune précipitation pour nous aider, alors nous devons nous tourner vers les bombardiers à eau et les hélicoptères pour contrôler l'incendie», a fait remarquer M. O'Brien.

Le feu a interrompu le service Internet et les connexions téléphoniques interurbaines dans la région, y compris les appels au 9-1-1, après le bris d'un câble à fibres optiques à 20 kilomètres de Labrador City. Les résidants se sont vu fournir des numéros de téléphone temporaires afin de rapporter des situations d'urgence.

Selon Isabelle Robinson, porte-parole chez Bell Canada, environ 5500 usagers ont été affectés, principalement dans les régions de Labrador City et de Wabush. Samedi soir, le service avait été restauré pour la grande majorité de ces gens.

L'incendie, qui a consumé environ 60 kilomètres carrés depuis dimanche dernier, a également forcé la fermeture d'un tronçon de près de 250 kilomètres de l'autoroute Trans-Labrador.

La ville de Fermont, au Québec, est située à une trentaine de kilomètres de l'incendie, mais la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) n'était pas trop inquiète de la situation dans cette région.

Une porte-parole de l'organisme, Mélanie Morin, a indiqué qu'on «attendait des précipitations en fin de journée dans la région».