Les premiers sinistrés de Medicine Hat ont obtenu la permission de rentrer chez eux mardi après-midi.

Le directeur des mesures d'urgence de la municipalité du sud-est de l'Alberta, Ron Robinson, a précisé que les personnes évacuées seraient accompagnées d'inspecteurs.

Il a ajouté que certaines personnes pourraient se voir interdire un retour au bercail si leur résidence est toujours inondée, ou que les services publics ne sont pas rétablis.

M. Robinson a cependant prévenu que les personnes concernées devraient être « psychologiquement prêtes » avant de se rendre sur place, car les dommages causés par les inondations sont importants à certains endroits.

À environ 300 kilomètres de là, du côté de High River, le refus d'évacuer de quelque 300 personnes a provoqué des tensions dans la municipalité de 13 000 habitants.

Selon Dave Galea, de l'Agence albertaine de gestion des urgences, ces personnes commencent à manquer d'eau et de nourriture, ce qui force les premiers répondants à les approvisionner au lieu de suivre l'évolution de la situation sécuritaire dans la ville.

Les tensions sont donc vives entre les gens qui ont refusé de quitter leurs domiciles et ceux qui attendent de rentrer à la maison, a spécifié M. Galea.

Selon les autorités provinciales, 80 pour cent de la ville de High River est privée de services publics, et le système de gestion des eaux usées ne fonctionne pas.

Opération nettoyage

À Calgary, où le pire est passé, l'heure était au nettoyage, mardi. Entre la journée d'aujourd'hui et le début du Stampede, la semaine prochaine, il y aura des millions de litres d'eau à pomper et de boue à nettoyer.

Les organisateurs de l'événement sont déjà à pied d'oeuvre, sûrs de pouvoir relever le défi et d'être prêts à accueillir les hordes de cowboys, et ce dans 10 jours à peine.

Il y avait une bonne nouvelle à signaler, mardi, pour les commerçants et les entreprises: les commerces ont été rebranchés au réseau électrique dans une bonne portion du centre-ville. Le courant avait été interrompu par mesure préventive, la semaine dernière, alors que les bâtiments étaient prisonniers des eaux de crue.

Cela permettra aux propriétaires de commerces d'évaluer les dommages, a indiqué le maire de Calgary, Naheed Nenshi, précisant néanmoins que les travailleurs ont intérêt à rester à la maison en attendant d'obtenir le feu vert de leurs employeurs pour le retour au boulot.

Reste que malgré l'amélioration de la situation, il faudra du temps - beaucoup de temps - avant que les dommages causés par la catastrophe naturelle ne soient réparés.

La première ministre albertaine, Alison Redford, y est d'ailleurs allée d'une sombre prédiction: la reconstruction pourrait prendre une décennie.

« Je ne veux pas faire peur aux gens, a-t-elle dit. Mais nous parlons d'un plan sur 10 ans. »

La province a donné le coup d'envoi officiel au processus, lundi, en promettant une enveloppe d'un milliard de dollars pour la première phase de l'opération nettoyage et les efforts de reconstruction. Cet argent servira à donner un coup de pouce aux citoyens qui ont été évacués, à financer les refuges et à reconstruire les infrastructures qui ont été endommagées par les inondations.