Une loi spéciale n'est plus exclue. La première ministre Pauline Marois envisage la manière forte si la grève dans la construction perdure deux semaines.

Pendant ce temps, sa ministre du Travail, Agnès Maltais, a convoqué les deux parties à une rencontre jeudi, à Québec, afin de « tirer certaines choses au clair » et relancer les négociations. Malgré une tentative de rapprochement de son conciliateur, Julien Perron, mardi, le dialogue est toujours rompu entre l'Alliance syndicale et l'Association de la construction du Québec.

À l'entrée de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres, mercredi, Pauline Marois a entrouvert la porte à une loi spéciale, une option que sa ministre Maltais excluait pourtant totalement. « Si dans deux semaines il n'y a pas eu de règlement, un moment donné, il va falloir poser des gestes plus drastiques », a-t-elle affirmé.

Elle a souligné que la loi spéciale n'est pas la solution privilégiée et que, pour le moment, elle « n'est pas dans les cartons ». « Ce n'est pas ce que nous souhaitons, ce n'est pas ce que nous voulons et nous ne travaillons pas dans ce sens-là », a-t-elle dit.

Elle a souligné qu'une loi spéciale « ne satisfait jamais » les parties et que le mieux reste toujours que « les gens s'assoient à la table et règlent le conflit entre eux ».

Plus tard, lors d'un point de presse, Mme Maltais s'est contentée de relever une seule déclaration de sa chef, à l'effet que « la loi spéciale n'est pas dans les cartons ». Lundi, elle disait que le gouvernement n'a pas à imposer les conditions de travail des 175 000 syndiqués en débrayage depuis minuit lundi. « Ce n'est pas le gouvernement qui décide des conditions dans l'entreprise privée », plaidait-elle.  «J'exclus le recours à une loi spéciale, ça va se régler par la négociation. (...) Il n'y a pas de loi spéciale en préparation, il n'y en a pas dans ma vision, il n'y en a pas dans ma tête, insistait-elle. Ça fait 20 ans maintenant que ça se règle par des négociations, alors on attend que ça se règle par la négociation.»

La ministre a demandé de rencontrer tour à tour les associations patronales puis les cinq syndicats de la construction, jeudi. « C'est clair qu'il faut que je fasse un geste de plus, qui est de convoquer les parties. C'est un geste imposant qu'un ministre du Travail demande qu'ils viennent. C'est un moment important qui peut nous aider à arriver à une solution négociée », a-t-elle expliqué. Selon elle, « il faut qu'on tirer certaines choses au clair sur les sujets de négociation ». Elle n'a pas voulu préciser ce que sont ces « choses ».

« Je pense qu'il y a encore des points qui semblent faire litige. Je veux être sûre que les gens sont vraiment, vraiment bien au fait de ce qui se passe et qu'on en arrive à une solution négociée », s'est-elle contentée de dire.

Selon elle, c'est « normal » que « ça brasse » au cours d'une négociation.