Premier «Directeur général des élections» Pierre F. Côté est décédé tard lundi soir, à l'âge de 85 ans. Collaborateur de René Lévesque, M. Côté avait été le premier à occuper ce poste névralgique dans le renouveau des moeurs électorales au Québec, pendant près de 20 ans, de 1978 à 1997.

Né à Québec en 1927, avocat et diplômé en relations industrielles, Pierre-F. Côté entre dans la fonction publique québécoise en 1960. Il sera pendant quatre ans, chef de cabinet du ministre des Richesses naturelles, René Lévesque, aux années importantes de la nationalisation de l'électricité. «C'était un homme prudent, en qui René Lévesque faisait totalement confiance» se souvient Jean-Roch Boivin, un vieux compagnon de route de M. Lévesque.

«C'est vraiment lui qui a modernisé l'institution, avant lui la représentation électorale le financement des partis politiques et l'organisation des élections étaient sous la responsabilité de trois personnes différentes» de souligner Denis Dion, porte-parole du DGE. 

Féru de géographie, Pierre Ferdinand Côté était le fils du géographe arpenteur qui avait fixé les frontières du Québec et du Labrador, selon la ligne du partage des eaux. Après son passage aux côtés de M. Lévesque, Pierre F. Côté avait été greffier de la ville de Québec de 1969 à 1978. 

Le moment déterminant de sa vie survient en mars 1978, l'Assemblée nationale le désigne à l'unanimité directeur général des élections du Québec, une première puisqu'il devenait totalement indépendant du gouvernement. Cinq ans plus tard, on confère au DGE toute la responsabilité de la législation électorale provinciale et municipale. C'est aussi au DGE qu'incombe la responsabilité de fixer le nombre et les frontières des circonscriptions électorales, une tâche périlleuse, soumise aux pressions des élus.

Avant la création de cette nouvelle structure sous René Lévesque, les présidents d'élection ancienne appellation des «directeurs du scrutin» de chaque circonscription étaient nommés par le lieutenant-gouverneur en conseil. Puis à compter de 1963, la nomination du président général des élections se fait par résolution de l'Assemblée législative. Il devient dès lors une « personne désignée » par l'Assemblée nationale. Depuis, il relève exclusivement du pouvoir législatif. En 1977, le titre de président général des élections est changé pour celui de Directeur général des élections. La nomination de ce dernier se fait dorénavant sur proposition du premier ministre, appuyée par les deux tiers des députés de l'Assemblée nationale.

Côté en arrivant en poste  sera le premier à se voir confier la responsabilité des élections municipales. Deux ans plus tard, l'organisation du référendum en vertu de la Loi sur la consultation populaire est aussi confiée au DGE. Il sera aussi responsable de l'organisation des référendums de 1992 sur Charlottetown et de 1995.