Le président de la commission d'enquête sur les manifestations du printemps érable espère que des policiers viendront témoigner en privé de leur expérience même si leurs syndicats ont annoncé leur intention de boycotter.

«Je suis confiant que certains viendront», a déclaré l'ex-ministre de la Sécurité publique Serge Ménard dans le cadre d'un point de presse marquant le début des travaux. «Nous aimerions avoir l'opinion de ceux qui étaient sur le terrain. Nous aimerions les entendre en privé pour qu'ils se vident le coeur sans avoir peur de passer pour des plaignants. Je veux qu'ils se sentent libres de se vider le coeur et de partager leur expérience.»

Les syndicats policiers tout comme l'association pour une solidarité syndicale étudiante ne souhaitent pas participer à la commission, dont le but, selon les commissaires, est de «tirer des leçons des événements du printemps 2012 pour s'assurer que si un débat aussi intense survenait au Québec, il se déroulera pacifiquement».

La commission n'est pas commencée que déjà, elle fait l'objet de vives critiques. Quelques minutes à peine après le point de presse de ce matin, la Ligue des droits et libertés a à son tour annoncé son intention de boycotter.

«Je crois que notre mandat a été mal compris, se défend le président. Nous n'avons pas l'intention de porter un jugement politique, pas plus que de faire le procès des policiers ni celui des organisations étudiantes. Le ministre nous a spécifiquement demandé de laisser ce travail aux instances responsables (comme les tribunaux).»

Les citoyens et organismes qui désirent témoigner dans le cadre de la commission devront déposer un mémoire et déposer un avis, précisant s'ils désirent être entendus en public ou en privé. « Nous allons déterminer ce qui va être public en fonction de la transparence et de ce que les gens ne connaissent pas. On ne voudrait pas que ça serve de tribune pour de la diffamation.»