Le controversé maire de Toronto, Rob Ford, n'a pas voulu commenter, mardi, les allégations selon lesquelles il aurait été filmé en fumant du crack.

Mais la première ministre ontarienne, elle, s'est prononcée pour la première fois sur l'affaire qui a ébranlé la capitale provinciale.

Plusieurs espéraient que M. Ford commenterait la plus récente controverse à entacher son mandat, lorsqu'il est revenu à l'hôtel de ville mardi après la longue fin de semaine.

Mais le premier magistrat a quitté le bâtiment en milieu d'après-midi sans faire de déclaration publique à propos de la vidéo présumée.

Pendant ce temps, à Queen's Park, la première ministre Kathleen Wynne a fait part de ses inquiétudes à propos de la tempête qui frappe toujours le maire de la métropole.

Après avoir tout d'abord écarté l'affaire comme n'étant qu'un problème municipal, Mme Wynne a poursuivi en indiquant que tout problème nuisant à l'efficacité gouvernementale devait être résolu rapidement.

«Il est inquiétant à mes yeux que des problèmes, qu'ils soient personnels ou non, puissent interférer avec le travail d'un gouvernement municipal, qui oeuvre au bien-être des citoyens», a-t-elle déclaré.

«Quels que soient ces problèmes, ils doivent être résolus le plus rapidement possible afin que le conseil municipal et sa direction puissent continuer à diriger la Ville.»

À Ottawa, le chef libéral Justin Trudeau a décrié l'utilisation présumée, par M. Ford, d'insultes homophobes à son endroit.

«J'espère simplement que les mots dont il aurait pu se servir ne sont pas vrais», a-t-il dit.

«Il s'agit d'un comportement qu'un très grand nombre de Canadiens - et pas seulement ceux de la communauté LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres) - considèrent comme étant répréhensible et inacceptable.»

Le Toronto Star et le site internet américain Gawker.com ont rapporté jeudi dernier que leurs employés avaient séparément visionné une vidéo enregistrée par téléphone cellulaire où, disent-ils, Rob Ford consomme du crack - de la cocaïne épurée que l'on fume.

M. Ford est demeuré muet sur la question, si ce n'est une brève déclaration, vendredi, où il affirmait que le reportage du Star n'est qu'une tentative d'entacher sa réputation, et qualifiant l'affaire de «ridicule».

Malgré des demandes d'explications de la part d'alliés et de rivaux politiques, M. Ford a ignoré mardi matin la horde de journalistes massés à l'extérieur de son bureau à l'hôtel de ville qui tentaient d'obtenir des commentaires.

Et lorsqu'il a pris la parole lors d'une rencontre spéciale à propos d'un projet de casino, il a prononcé un discours de six minutes sur ce dossier, puis a quitté la salle sans répondre à des questions.

En milieu d'après-midi, il semblait peu probable que le maire envisageait de discuter des allégations plus tard au cours de la journée.

L'avocat de M. Ford, Dennis Morris, a affirmé que les articles du Star et de Gawker étaient «faux et diffamatoires», mais il avait affirmé à La Presse Canadienne, dimanche, qu'il n'avait pas reçu d'instructions de la part de son client pour entamer des procédures judiciaires. Il a précisé que le dossier était «suspendu» jusqu'à ce que l'on sache si la vidéo deviendra publique.

Les médias concernés ont affirmé que la vidéo leur a été montrée par un présumé revendeur de drogue qui aurait tenté de la vendre pour au moins 100 000 $.

Gawker essaie de recueillir des fonds versés par des internautes pour amasser 200 000 $ afin d'acheter et de diffuser publiquement la vidéo. Le montant amassé atteignait plus de 90 000 $ mardi après-midi.