Le maire de Toronto, Rob Ford, qui a fait l'objet de nombreuses controverses et situations gênantes depuis qu'il est en poste, s'est trouvé au coeur d'un nouveau scandale vendredi alors que deux médias rapportaient qu'il a été filmé en train de fumer du crack.

Lorsqu'il a été interrogé par des journalistes chez lui, vendredi matin, et à nouveau à l'hôtel de ville, M. Ford a refusé de répondre aux questions, mais il a qualifié un des reportages de campagne de dénigrement, même si ni lui ni son avocat n'ont affirmé que la vidéo était fausse.

«Ces allégations sont ridicules», a déclaré le maire.

«C'est une autre histoire dans laquelle le Toronto Star m'attaque et c'est tout», a-t-il accusé.

Dans un reportage mis en ligne tard jeudi sur le site américain Gawker.com, le journaliste John Cook raconte avoir visionné une vidéo sur un téléphone cellulaire prise par un vendeur de drogue qui montrerait Rob Ford en train de fumer de la cocaïne épurée, communément appelée crack.

Gawker et le Toronto Star ont séparément relaté des situations similaires, rapportant qu'un vendeur essayait d'obtenir au moins 100 000 $ pour la vidéo.

Les deux médias ont expliqué qu'ils avaient refusé d'acheter la vidéo, mais ils ont tous les deux écrit que le vendeur - joint par un intermédiaire - la leur avait montrée.

Le Toronto Star a rapporté que deux de ses journalistes avaient vu la vidéo et qu'elle semble montrer M. Ford dans une pièce, assis sur une chaise, en train d'aspirer quelque chose de ce qui semble être une pipe à crack en verre.

Le quotidien a également écrit que M. Ford fait dans la vidéo des remarques désobligeantes au sujet du leader libéral Justin Trudeau et de l'équipe de football d'une école secondaire qu'il entraîne.

Le Star a défendu son histoire et le porte-parole du journal, Bob Hepburn, a rejeté les allégations voulant que le quotidien voulait s'en prendre au maire.

«Nous avons fait des recherches poussées au cours des dernières semaines, depuis que nous avons vu la vidéo, et il s'agit d'une couverture légitime de l'actualité», a-t-il déclaré, ajoutant que le journal avait assuré une couverture responsable et légitime de M. Ford depuis qu'il était devenu maire.

Le porte-parole de la police de Toronto, Mark Pugash, a déclaré vendredi que les enquêteurs «surveillaient de près la situation».

Un avocat qui représente M. Ford, Dennis Morris, a qualifié les accusations de «fausses et diffamatoires».

Mais l'avocat a également fait remarquer au journal qu'il était impossible de savoir ce qu'une personne fumait en regardant la vidéo.

Le site Gawker a déclaré vendredi qu'il tentait de récolter des dons pour ramasser 200 000 $ - le prix demandé par le vendeur de drogue - pour acheter la vidéo et la mettre en ligne.

Les allégations ont rapidement fait le tour des médias sociaux et ont causé un débat sur le site de micro-messages Twitter.

Plusieurs commentateurs américains ont comparé M. Ford à Marion Barry, l'ancien maire de Washington, qui avait été surpris en train de fumer du crack.

M. Barry a lui-même commenté la situation au Washington City Paper, disant que si Rob Ford n'avait pas été piégé par le gouvernement, les situations n'étaient pas semblables.

Plusieurs commentateurs semblaient également amusés par cette dernière controverse au sujet du maire Ford, survenue quelques mois seulement après qu'il eut été accusé d'être soit ivre ou drogué à un événement officiel et d'avoir fait des attouchements à une rivale politique.

M. Ford avait nié ces allégations avec véhémence.

Le maire adjoint Doug Holyday a fait valoir que «des vidéos peuvent être altérées» et qu'«on ne peut faire confiance à des vendeurs de drogue».