L'inquiétude s'est emparée de certains étudiants tunisiens qui aspirent à poursuivre leur scolarité au Canada, comme l'avait fait Chiheb Esseghaier en s'inscrivant au doctorat à Sherbrooke en 2008.

Gorgi Mohamed Abou Elhassen, directeur de l'agence Univers Study Service à Tunis, dit avoir déjà remarqué une certaine différence depuis l'arrestation d'Esseghaier lundi dernier pour complot terroriste. Il cite le cas d'un jeune qui devait s'inscrire dans une université canadienne, mais qui l'a appelé mardi pour choisir in extremis la London School of Economics, en Angleterre.

«L'étudiant avait peur que l'ambassade du Canada ferme ses portes et qu'il perde tout son argent», a souligné M. Abou Elhassen, dont le bureau est orné d'un drapeau canadien et d'une affiche des gratte-ciel illuminés de Montréal.

Comme plusieurs conseillers en immigration rencontrés hier, le Tunisien espère que le gouvernement canadien saura faire la part des choses au moment d'accepter ou pas une candidature.

Un obstacle

«Bien sûr, ça va entraîner un obstacle, a-t-il avancé. Mais on ne va pas accuser tous les Tunisiens quand même. Il faut comprendre que c'est un individu qui est sorti du droit chemin.»

D'anciens professeurs de Chiheb Esseghaier, rencontrés cette semaine par La Presse à l'Institut national des sciences appliquées et de technologie (INSAT) de Tunis, ont eux aussi exprimé des craintes. Ils redoutent l'impact qu'aura toute cette affaire sur la réputation de leur institution. Et, par ricochet, sur celle des étudiants tunisiens qui souhaiteraient aller faire un stage à l'étranger.