La fraude bancaire et le vol d'identité lié aux cartes de crédit sont parmi les problèmes qui inquiètent le plus les Canadiens dans le domaine de la protection de leur vie privée.

C'est ce que révèle un nouveau sondage effectué pour le compte du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada (CPVP).

Les Québécois seraient toutefois beaucoup moins inquiets que leurs compatriotes pour la sécurité de leur compte bancaire. Seuls 14 % d'entre eux sont «préoccupés par la fraude bancaire et d'autres types de manquements sur le plan financier», environ deux fois moins que la moyenne canadienne.

Citoyens méfiants

Les Canadiens seraient aussi méfiants envers les services policiers et les agences de renseignements, selon le coup de sonde. De 39 % à 44 % des répondants se disent «pas à l'aise» avec la transmission d'information les concernant par leur fournisseur de téléphonie ou d'internet. La transmission du nom pose le moins de problèmes, alors que celle de l'adresse serait particulièrement inquiétante.

«La proportion de personnes qui ne sont pas du tout à l'aise avec l'éventualité que ces types de renseignements sur les abonnés soient divulgués augmente avec l'âge», indique le sondage.

Michel Juneau-Katsuya, un ex-agent du SCRS et spécialiste en matière de sécurité, affirme que ce type de demande est effectivement faite par les autorités.

«Ça arrive effectivement que les autorités vont demander la collaboration de ces compagnies, affirme-t-il à La Presse en entrevue téléphonique. Il faut comprendre que ce ne sont pas toutes les entreprises qui acceptent de le faire.»

M. Juneau-Katsuya précise d'ailleurs que certaines entreprises attirent des individus peu recommandables pour qui cette discrétion constitue un fort argument de vente.

Drones : avis partagés

Le sondage a aussi cherché à connaître l'opinion des répondants sur l'utilisation de petits avions de surveillance sans pilote sur le sol canadien.

Leur usage s'attire un fort appui - 81 % - en matière de recherche et de sauvetage, qui tombe à 66 % en matière de «surveillance des frontières».

La surveillance d'un événement ou d'une manifestation et la surveillance générale d'espaces publics sont les utilisations les plus critiquées. Dans les deux cas, une pluralité de personnes sondées semble toutefois ambivalente, se disant «plus ou moins à l'aise».

«Il y a un sain équilibre qu'il faut garder; la capacité des autorités à enquêter et certaines limites à poser», évalue-t-il au bout du fil.

Sur ce point aussi, Michel Juneau-Katsuya croit que la question du sondage est liée à une réalité dans le domaine de la sécurité. Selon lui, les drones «ont été utilisés. Pas de manière régulière et partout», parce que ce ne sont pas tous les services policiers qui sont en mesure de se les offrir.

Le sondage téléphonique a été mené auprès de 1513 résidants canadiens et comporte une marge d'erreur de ± 2,5 %, 19 fois sur 20. Il a été effectué du 25 octobre au 12 novembre 2012.

1- Information financière/fraude bancaire : 23%

2- Sécurité informatique/sécurité sur l'internet : 21%

3- Vol d'identité/fraude d'identité: 20%