La dette américaine pourrait vous forcer à modifier vos plans pour les vacances. Les compressions budgétaires de 85 milliards de dollars entrées en vigueur vendredi entraîneront une réduction du nombre de douaniers à la frontière et, par conséquent, de longues files d'attente à la douane.

Déjà, l'aéroport Montréal-Trudeau avertissait dimanche les voyageurs de la possibilité de délais plus importants qu'à l'habitude. «Aéroports de Montréal travaille avec les douanes américaines et les compagnies aériennes pour minimiser les impacts de cette situation», lisait-on sur son site web.

À Québec, le directeur des communications de l'aéroport Jean-Lesage, Jonathan Trudeau, rappelait aux passagers qu'il est «toujours plus prudent» de s'informer de l'état des vols.

Les coupes dans le personnel douanier sont l'une des mesures du «sequester», la série de compressions automatiques visant à réduire de 1,2 millier de milliards en neuf ans les dépenses fédérales de nos voisins du Sud. «Les douanes américaines devront réduire les heures de travail de 5000 agents et de 7250 membres de la direction», a écrit la Maison-Blanche avant l'entrée en vigueur du plan. «Dans les grands aéroports, les retards pourraient augmenter de 30 à 50% pour équivaloir à quatre ou cinq heures.»

Certains voyageurs, note le service américain des douanes, constateront les effets immédiatement, Mais la majorité des conséquences sont attendues au fil des mois, ajoute l'organisation. Cet avertissement a de quoi décourager les Québécois qui rêvent déjà des plages américaines.

Au poste frontalier de Lacolle, la circulation était fluide, dimanche. Les entreprises de transport et le service gouvernemental Transports Québec ne rapportaient pas de problème majeur non plus - une situation qui pourrait s'expliquer par le flux de circulation assez faible les dimanches.

À l'entrée en vigueur des compressions, vendredi, le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, s'est dit inquiet de voir ces mesures d'austérité ralentir le commerce entre le Canada et les États-Unis. Bien qu'il ait qualifié de regrettable l'impasse actuelle, il a déclaré qu'elle révélait un problème plus important, à savoir l'incapacité des politiciens américains de mettre de l'avant un plan viable à long terme pour régler leurs problèmes budgétaires. Or, la confiance à leur égard s'en trouve diminuée, a-t-il ajouté.

À ce sujet, le président Barack Obama a encore une fois invité, samedi, les républicains et les démocrates au dialogue.

Le «sequester» est une politique fiscale adoptée dans le cadre de la Loi sur le contrôle du budget. Elle a été choisie en 2011 dans l'espoir de forcer le Congrès à s'entendre sur un moyen de s'attaquer au déficit fédéral. Elle prévoit une série de compressions automatiques divisées également entre le secteur de la Défense et les autres juridictions fédérales.

- Avec La Presse Canadienne