Avec le temps des sucres qui s'amorce, chacun y va de ses prédictions et convient d'un qualificatif pour décrire la saison acéricole à venir. Bon nombre de spécialistes n'osent cependant plus se prononcer, les cartes ayant été trop souvent brouillées par les caprices de Mère Nature.

Une saison hâtive est-elle à prévoir? Comment sera le moral des producteurs à la fin avril? Le directeur adjoint de la fédération des producteurs acéricoles du Québec, Paul Rouillard, peine à formuler un diagnostic précis.

Il soutient que la qualité de la production de sirop d'érable est due à un ensemble de facteurs, précisant que la froidure de l'hiver précédant la saison des cabanes à sucre ne suffit plus pour prédire quoi que ce soit.

La majorité des érables qui doivent être entaillés au Québec le sont, confirme-t-il.

Déjà, l'ouest de la province a eu droit à quelques coulées d'eau d'érable, mais on ne parle que de récoltes préliminaires. La région ouest de la Montérégie, depuis Saint-Hyacinthe, devrait être parmi les premières à débuter la production.

M. Rouillard avoue humblement ne pas savoir sur quelles informations se baser pour annoncer de bonnes ou de moins bonnes saisons. L'année dernière, la saison des sucres ayant été passablement chaude, les acériculteurs ont produit un sirop plus foncé, qui se distingue par un goût légèrement différent.

«On a fait beaucoup de sirop de classe B, C et D», explique M. Rouillard.

Il conclut toutefois à une bonne saison 2012, ponctuée de «soubresauts», qui aura néanmoins permis de mettre en canne 96 millions de livres de sirop. Une année qu'on pourrait qualifier de «bonne à acceptable».

Et si la majorité des exportations - 65 pour cent en 2012 - prend la route vers les États-Unis, d'autres marchés, dont le Japon et l'Allemagne, respectivement 2e et 3e acheteurs mondiaux, confirment au fil des ans leur amour pour le précieux liquide. Cette année ne devrait pas faire exception à la règle.