La FTQ-Construction songe à quitter la tour de la FTQ pour répondre aux doléances de ses membres.

«C'est un problème d'accessibilité. On reçoit beaucoup de commentaires sur la difficulté de stationner et même, avec la circulation qui est toujours lourde, de se rendre à nos bureaux», explique Merlin Trottier-Picard, porte-parole de la FTQ-Construction.

Depuis quelques mois, la FTQ-Construction envisage donc la possibilité d'avoir son propre édifice. L'analyse se fait à l'interne, sans toutefois que le Fonds immobilier de solidarité (ex-SOLIM) soit impliqué. Le scénario de la location de bureaux semble écarté à cette étape. «Tout est sur la table, mais c'est sûr que l'option de la construction est privilégiée, ce qui donnerait du travail à nos membres», indique M. Trottier-Picard.

En 2008, c'est la FTQ qui souhaitait changer l'adresse de son siège social. La centrale syndicale se disait alors à l'étroit dans son immeuble du boulevard Crémazie. Elle lorgnait le quadrilatère de l'îlot Voyageur, au centre-ville. Ce projet immobilier avait plongé l'Université du Québec à Montréal dans un fiasco financier de plusieurs centaines de millions et le gouvernement du Québec voulait s'en départir. Le dossier, qui était mené par René Roy, à l'époque secrétaire général de la FTQ, était mort au feuilleton.

À la FTQ-Construction, on soutient que le projet de déménagement n'a rien à voir avec une quelconque irritation dans les rangs syndicaux à son égard à cause des scandales des dernières années. Tant du côté de la FTQ que de la FTQ-Construction, on affirme que personne à la centrale ne souhaite qu'une certaine distance soit prise.

Il reste toutefois que les frasques de Jocelyn Dupuis, l'ancien directeur général de la FTQ-Construction accusé de fraude, ainsi que l'intérêt que la commission Charbonneau porte à la possible infiltration du crime organisé à la FTQ, à ses syndicats et au Fonds de solidarité, nourrissent certains doutes parmi les troupes.