Un blocus de près de deux semaines d'une voie de chemin de fer à Sarnia, en Ontario, par une Première Nation, a été démantelé mercredi soir, quelques heures seulement après qu'un juge ontarien ait décidé qu'il devait prendre fin.

Des avocats du CN ont intenté des actions en justice contre Ron Plain, un membre de la Première Nation Aamjiwnaang, alléguant qu'il violait une injonction visant à mettre fin aux manifestations sur les voies de chemin de fer.

Les injonctions de la cour ont été émises les 21 et 27 décembre, et ont octroyé à la police le pouvoir de mettre fin au blocus à sa discrétion.

Le CN a également déposé une motion pour obliger le chef de la police de Sarnia, Phil Nelson, à se présenter mercredi devant un juge pour expliquer ce que les autorités font dans ce dossier.

Les manifestants associés à la Première Nation Aamjiwnaang ont mis le blocus sur pied le mois dernier pour dénoncer le projet de loi fédéral C-45, un projet de loi omnibus. Selon eux, cette loi élimine des droits autochtones garantis par traité et ceux inscrits dans la Constitution.

Le porte-parole du CN Jim Feeny a déclaré mercredi soir que le blocus était démantelé et une fois que cela sera complété, des équipes du transporteur ferroviaire seront envoyées sur place pour inspecter la voie et les moyens de signalisation.

À la suite de son passage en cour, M. Plain avait déclaré qu'il n'y avait aucun plan pour démanteler le blocus, mais il a ajouté, mercredi soir, que le groupe de manifestants quittait après avoir organisé une cérémonie.

Le groupe allègue que les voies n'ont pas été posées de façon légitime.

Le blocus de Sarnia est l'un des nombreux gestes posés à travers le pays dans le cadre d'un mouvement autochtone appelé «Idle No More».

Le blocus a été mis en place en appui à la chef d'Attawapiskat Theresa Spence, qui poursuit une grève de la faim à Ottawa depuis le 11 décembre. Mme Spence réclame une rencontre avec le premier ministre Stephen Harper.

La chef Spence espère que sa grève de la faim attirera l'attention sur les problèmes autochtones, en plus de s'assurer une rencontre avec M. Harper et le gouverneur général.

Le maire de Sarnia, Mike Bradley, avait dit craindre que le blocus ne connaisse pas de résolution pacifique, en plus d'admettre qu'il avait peur que la patience envers le blocus ne s'épuise.

La police de Sarnia a précisé que ses agents n'auraient pas démantelé le blocus, à moins qu'il n'ait représenté un risque sur le plan de la sécurité.