Pétition spontanée, page Facebook et commentaires cuisants sur Twitter: il n'y a aucun doute, le congédiement du facteur Sylvain Carbonneau ne fait pas l'unanimité.

«Stupidité bureaucratique!», a écrit un internaute. «Êtes-vous timbrés?», demande un autre à Postes Canada. La chronique de Rima Elkouri publiée aujourd'hui dans La Presse a causé tout un émoi sur la Toile.

Ce matin, une pétition a été lancée sur le site internet Avaaz.org. Au moment d'écrire ces lignes, plus de 4100 personnes avaient montré leur appui à Sylvain Carbonneau, ce facteur peu ordinaire du quartier Notre-Dame-de-Grâce, que Postes Canada a mis à la porte le 15 novembre dernier.

Devant ce vent de solidarité, il ne sait comment exprimer sa gratitude. «Je n'en reviens pas, c'est incroyable d'être appuyé par du monde que je ne connais même pas!» s'est réjoui M. Carbonneau, que La Presse a joint cet après-midi.  

Habitué au calme des rues, il a enchaîné les entrevues toute la journée depuis la publication de la chronique. Radio-Canada, 98,5 FM, CBC: Sylvain Carbonneau est sur toutes les tribunes et ne s'en plaint pas.

«Il est temps que ces grosses entreprises arrêtent de nous prendre pour de simples numéros», dit-il, la voix sereine.

Sur Facebook, la nouvelle n'a pas passé inaperçue. La chronique de Rima Elkouri a été partagée par des milliers d'internautes. La page «Contre le congédiement de Sylvain Carbonneau», créée aujourd'hui, a rallié plus de 300 personnes jusqu'à présent. Les messages d'appui fusent de tous côtés. «Si on veut l'aider, on fait comment? Ses enfants ont quel âge?», demande une jeune femme de Laval.

«Je ne suis même pas encore rentré chez moi, indique Sylvain Carbonneau. Je m'attends à un paquet de courriels, c'est certain!»

Le facteur espère sincèrement que toute cette agitation médiatique incitera Postes Canada à le réembaucher. «Je ne pourrais pas dire non», dit-il tout simplement.