Parce qu'ils prétendent que la réforme de l'assurance-emploi va contraindre les chômeurs à se nourrir de fèves tout l'hiver, des représentants de travailleurs de l'Atlantique ont fabriqué des «cannes de bines» arborant le visage de la ministre des Ressources humaines, Diane Finley. Et ils sont prêts à lui livrer directement à son bureau à Ottawa.

Des représentants de plusieurs syndicats de travailleurs des provinces atlantiques sont venus lundi dans la capitale pour dénoncer la réforme. Ils ont apporté leurs boîtes de conserve de haricots avec l'étiquette personnalisée - un nouveau produit qui, disent-ils, «va sans contredit laisser un goût amer dans la bouche des chômeurs».

Accompagnés des députés du Nouveau Parti démocratique (NPD) Yvon Godin et Anne-Marie Day, ils demandent à Diane Finley d'annuler complètement sa réforme. Ils estiment que le gouvernement Harper est en train de détruire le système mis en place pour assurer la sécurité financière des travailleurs en cas de perte d'emploi.

Ils soutiennent aussi que les changements apportés au printemps au régime d'assurance-emploi affectent lourdement les travailleurs de l'Atlantique, puisque les emplois saisonniers sont légion dans la région. Les pêcheurs et les employés des usines de transformation, par exemple, sont périodiquement mis à pied de façon temporaire, selon les saisons.

Ils ne sont pas au chômage parce qu'ils sont paresseux, a lancé le député Yvon Godin lors du point de presse.

La réforme est dénoncée car les travailleurs sont forcés d'accepter des emplois moins bien rémunérés, loin de chez eux, expliquent les représentants syndicaux. Ils protestent aussi contre l'abolition du tribunal d'appel, ce qui entraînera selon eux des délais de traitement, et contre l'élimination du projet pilote offrant cinq semaines supplémentaires de prestations aux travailleurs de régions désignées «à chômage élevé».