La relation commerciale qu'entretient le Canada avec son voisin du Sud n'a jamais été aussi fructueuse, estime David Jacobson, ambassadeur des États-Unis au Canada. Mais si la Chambre des représentants américaine n'arrive pas à éviter le «précipice fiscal» en janvier, l'économie canadienne pourrait en subir les contrecoups, a-t-il prévenu.

«La chose la plus importante que nous puissions faire aux États-Unis et au Canada, c'est de faire en sorte que nos politiques économiques fonctionnent, a déclaré M. Jacobson, de passage à Montréal hier. S'ils [les républicains et les démocrates] ne résolvent pas le mur budgétaire, il est possible que les États-Unis se dirigent vers une récession.»

Si la relance économique américaine traîne la patte l'année prochaine, il sera «plus difficile» pour le Canada de s'imposer sur la scène économique, a ajouté l'ambassadeur lors d'une conférence organisée par le Conseil des relations internationales de Montréal. «Comme je le dis souvent, lorsque vous [les États-Unis] allez bien, nous [le Canada] allons bien.»

Aussitôt réélu à la Maison-Blanche, le président Barack Obama s'est mis au travail pour sortir les États-Unis d'une impasse budgétaire. S'il n'arrive pas à s'entendre avec ses adversaires républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, une hausse d'impôt pour tous les ménages entrera en vigueur le 1er janvier 2013.

Il ne faut toutefois pas paniquer, selon l'ambassadeur des États-Unis, qui a réitéré sa confiance en Barack Obama. Il faut dire que David Jacobson a occupé le poste de vice-président des finances de sa campagne présidentielle de 2008. «Il s'agit plus d'une pente fiscale que d'un précipice fiscal. Les États-Unis vont passer à travers quatre années difficiles, mais il semble que nous allons dans la bonne direction.»

Relation solide

Devant plus de 300 représentants d'entreprises canadiennes, l'ambassadeur David Jacobson a fait l'éloge de la relation solide qui unit le Canada et les États-Unis.

«Notre relation économique est enviée par les pays du monde entier, a-t-il dit. J'ai parlé à des amis et à des collègues partout dans le monde et je suis persuadé qu'ils échangeraient leur relation avec la nôtre.»

Par exemple, a-t-il affirmé, le Canada est le principal fournisseur d'énergie aux États-Unis. De plus, l'année dernière seulement, les exportations canadiennes vers les États-Unis ont augmenté de 41 milliards de dollars.

«Pour vous mettre en contexte, les exportations du Canada vers la Chine l'an dernier ont augmenté de 4 milliards de dollars», a expliqué le diplomate, en poste depuis 2009. De plus, l'indépendance énergétique des États-Unis, prédite pour 2020 par l'Agence internationale de l'énergie, aura des conséquences positives pour le Canada, selon David Jacobson.

«Le Canada et les États-Unis ont le plus grand marché intégré de l'énergie dans le monde. L'échange commercial d'énergie entre nos deux pays l'année dernière a dépassé 100 milliards de dollars!»