Moisson Montréal lance un cri du coeur, à quelques semaines de Noël. L'organisme a fait ce dimanche un appel à l'aide aux entreprises montréalaises, qui sont presque moitié moins nombreuses cette année à participer à la campagne de collecte de denrées.

«On est très inquiet de ne pas atteindre notre objectif, parce qu'il reste seulement deux semaines. Si on ne réveille pas les gens et qu'on ne leur demande pas de nous aider, il va être trop tard à Noël pour le faire», explique Dany Michaud, directeur général de Moisson Montréal, considéré comme l'une des plus importantes banques alimentaires du Canada.

L'année dernière, en vue des fêtes, plus de 150 institutions de la métropole ont pris part à la guignolée de Moisson Montréal. Cette année, le scénario est tout autre: un peu plus de la moitié de ces entreprises ont embarqué dans le projet.

«Présentement, 84 entreprises nous aident, dévoile-t-il. Pourtant, on est prêt à leur envoyer des boîtes et des affiches, parce que c'est vraiment du côté des denrées qu'on a un besoin important.»

Selon lui, la température clémente des dernières semaines et le peu de neige sur le sol ont une incidence sur la générosité des Montréalais. «Il faut bien comprendre que même si l'esprit des fêtes, ça commence juste à se faire sentir chez vous, c'est déjà bien entamé chez nous», dit-il en riant.  

Moisson Montréal amasse en moyenne un million de kilos de denrées chaque mois. Le tout est ensuite distribué à plus de 200 organismes communautaires de l'Île de Montréal, où 142 000 personnes bénéficient d'aide alimentaire. Le mois de décembre est toutefois le plus achalandé de l'année pour Moisson Montréal. Répartition des vivres, confection des paniers de Noël, préparation des repas des fêtes: la générosité des entreprises est indispensable au succès des activités de fin d'année, indique le directeur de la banque alimentaire.

«Les gens pensent qu'il n'y a que les paniers de Noël, mais il y a l'urgence alimentaire du mois de décembre, qui correspond à près de 1,5 million de kilos de denrées. Ajoutez à ça un autre million de kilos pour faire les 15 000 paniers et les 32 000 repas de Noël.»

Et si les besoins alimentaires pour décembre ne sont pas comblés, les premiers mois de 2013 seront très difficiles pour Moisson Montréal. «C'est sûr qu'on va prioriser les paniers de Noël, mentionne Dany Michaud. Mais en priorisant une catégorie, les autres vont écoper et particulièrement en début d'année. Ce cri va se faire ressentir en janvier et même en février.»