Oubliez les «gars de la construction». Une cinquantaine de travailleuses de la construction affiliées à la CSN se rencontrent toute la fin de semaine, à Drummondville, afin de discuter des problèmes auxquels elles font face dans leur travail.

Au menu: discrimination des employeurs, conciliation travail-famille et négociation de la prochaine convention collective.

«On veut faire en sorte que les femmes puissent se parler», a expliqué Karyne Prégent, menuisière pendant 10 ans avant de devenir représentante syndicale en condition féminine pour la CSN-Construction. «On essaie de les réseauter, de placer des représentantes dans chaque région.»

Comme les femmes ne représentent que 1,27% des travailleurs de l'industrie, leurs intérêts ne sont pas prioritaires quand vient le temps de négocier les conditions de travail avec les représentants patronaux, a dénoncé Mme Prégent.

«Beaucoup de chantiers résidentiels n'ont même pas de toilette», a-t-elle expliqué, pour illustrer les problèmes très concrets auxquels elle et ses collègues font face.

La plupart des garderies ouvrent trop tard pour permettre d'y déposer les enfants et d'être sur le chantier à l'heure pour l'ouverture, a-t-elle ajouté.

«La convention a été pensée pour des hommes, il n'y a rien pour les femmes», a plaidé Mme Prégent.

Par ailleurs, Mme Prégent croit que la fin du placement syndical dans le domaine de la construction constitue une bonne nouvelle pour les femmes de l'industrie.

En ce moment, «il y a énormément de discrimination systémique des employeurs envers les femmes. On ne leur donne même pas la chance de s'essayer», a dénoncé Mme Prégent. «Dans la tête des employeurs, c'est compliqué à gérer.»

La CSN-Construction représente 400 membres de sexe féminin.